28 mai 2015

Il y a 100 ans : M. Garbit à Majunga (3)

(Suite.)
Un bref discours fut alors prononcé en l’honneur de la France par un membre de la colonie hellénique, puis M. Garbit prit à son tour la parole :
*
Messieurs,
Je tiens à vous remercier, tout d’abord, des paroles aimables que vient de m’adresser M. Orsini, votre représentant si bien qualifié.
M. Orsini a dit que je n’étais pas un inconnu pour vous, il est vrai que, depuis longtemps, je connais et apprécie votre ville où beaucoup d’entre vous sont pour moi d’anciens amis.
Il y a vingt et un ans que je fis connaissance avec Majunga alors que, lieutenant à Diégo, je vins ici, en civil, pour faire aux environs de la ville des levés en vue de l’expédition projetée.
Je revins en janvier 1895, commandant une section d’artillerie avec les premières troupes débarquant sur votre côte ; ce débarquement eut lieu sans peine, par conséquent sans gloire. Ce pays nous attendait déjà : il était mûr pour entrer dans le giron de la France.
Je me souviens, dès cette époque, de l’un d’entre vous, votre doyen peut-être, M. Garnier, et de sa pittoresque terrasse où nous nous rendions pour contempler les derniers rayons du soleil couchant, où nous allions au déclin de chaque jour savourer la fraîcheur de ses breuvages et la chaleur de son accueil.
Depuis, j’ai revu bien souvent Majunga, j’ai suivi progressivement le développement de votre ville aux avenues largement percées, bien aérées, bien éclairées, bien irriguées. Je l’ai vu sortir, avec sa grâce d’aujourd’hui, de l’embryon de jadis ; je ne veux point médire cependant de Majunga d’autrefois, car je conserve pour lui le souvenir et le respect que nous devons aux choses disparues.
Ce développement, votre ville le doit à deux choses : la première, c’est votre énergie, votre constance et votre ardeur au travail.
Vous le devez aussi à une calamité qui, par deux fois, s’abattit sur vous et, par deux fois, conduisit aux sacrifices nécessaires.
C’est ainsi que, de Majunga de jadis, vous avez fait la ville que nous contemplons et admirons aujourd’hui.
(À suivre.)

Les Annales coloniales

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