3 mai 2015

Il y a 100 ans : Le crime de la rue de la Batterie (1)

La Chambre des mises en accusation,
Vu la procédure suivie contre les nommés Laurent Marcel, Morange Gaston, dit Faustin, Thomas Joseph, dit Petit Frère, Lezoma et François ou Francis, inculpés d’assassinat, de complicité d’assassinat et de vol qualifié ;
Vu les réquisitions de M. le Procureur général :
Attendu que de l’information soumise à la Cour résultent les faits suivants :
Le dimanche 4 octobre 1914, les domestiques du sieur Louis Chabas, entrepreneur à Tamatave, trouvaient ce dernier mort à sa maison sise rue de la Batterie.
L’autorité judiciaire fut immédiatement prévenue.
Le corps de Chabas fut retrouvé recouvert de copeaux humides et de divers objets. Les premières constatations démontrèrent que la victime, après avoir été assommée à coups de bâton, avait été frappée avec une hache trouvée enfoncée et recouverte dans le sable à quelques mètres du cadavre.
L’expertise médicale établit que la mort remontait à plusieurs heures et que le meurtre avait dû être commis la veille au soir vers 9 heures (3 octobre).
La visite de l’appartement de la victime révéla que le vol qui avait dû suivre l’assassinat avait été le mobile du crime, et qu’en outre les coupables devaient être en nombre.
Plusieurs arrestations furent opérées parmi les indigènes suspects au service de la victime, ainsi que parmi les indigènes en relations avec ces indigènes. L’information se poursuivant depuis un mois lorsque le magistrat instructeur présenta à un témoin, le père de l’inculpé Joseph Thomas, dit Petit Frère, un crayon saisi comme pièce à conviction, qui avait été abandonné sur la table de la salle à manger de Louis Chabas et qui avait servi aux assassins à écrire quelques mots.
Le crayon fut spontanément reconnu par le père de Thomas comme lui appartenant.
L’inculpé Joseph Thomas déclara que cet objet appartenait bien à son père et il entra aussitôt dans la voie des aveux. Il reconnut avoir prêté ce crayon à Gaston Morange pour copier les télégrammes.
(À suivre.)

La Dépêche malgache

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