25 septembre 2015

Il y a 100 ans : Le péril jaune (1)

Nous recevons la lettre suivante dont nous recommandons tout spécialement la lecture.
Monsieur le Rédacteur du Tamatave,
Dans un de vos précédents numéros, vous avez publié des observations sur les Chinois et leur « nuisance » au milieu de notre population. Vous n’avez fait qu’entrevoir la vérité, mais de loin, car vous ne la connaissez pas en entier.
Vieux colon qui depuis mon enfance fréquente les Chinois, qui ai vu arriver dans le pays les premiers d’entre eux, et même dans ma jeunesse leur ai servi de teneur de livres et de secrétaire, je me permets de venir vous mieux renseigner.
Le Chinois est une race à part qui jamais ne s’assimilera à la nôtre et n’aura jamais notre mentalité. Depuis la République, il s’habille comme nous et se donne un vernis de notre civilisation. Mais tout cela est tout à fait superficiel et de pure convenance. Grattez ce vernis et suivez le Chinois chez lui ou à son club, et vous retrouverez le Chinois pur, tel qu’il est, tel qu’il a été jusqu’ici et tel qu’il sera toujours, sans se fondre jamais avec une autre race. En quelque partie du monde qu’il aille s’établir, il apporte avec lui ses mœurs, sa mentalité, ses coutumes, ses lois.
Dans un club qui lui servira de temps et de lieu de réunion, – car un Chinois, bien qu’arrivé seul dans un pays, est bientôt suivi de nombreux congénères, – dans ce club, dis-je, il installera un tribunal composé de notables, qui le jugeront, le cas échéant, suivant les lois et coutumes chinoises, sans appel, sans que jamais il puisse éluder l’exécution des sentences prononcées contre lui, et surtout sans que jamais, au grand jamais, la justice du pays dans lequel il se trouve arrive à découvrir les auteurs de la sentence ou même celui ou ceux qui l’ont exécutée, quand c’est la peine de mort qui a été prononcée.
Laissant de côté les condamnations que j’appellerai civiles, le tribunal chinois peut prononcer les peines criminelles suivantes : 1° la « cadouille » ou bastonnade ; 2° l’expulsion ; 3° la peine de mort.
F.
(À suivre.)

Le Tamatave

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