(Suite.)
« Depuis plus de
onze mois, nos affaires sont entravées, la vie économique est paralysée ;
mais qu’est-ce que cette gêne, cette entrave, auprès des souffrances, des angoisses,
des crimes que supportent héroïquement huit de nos départements et des
meilleurs, qui sont encore foulés par les Teutons qui brûlent, assassinent,
violant, dévastant et anéantissant tout sur leur passage.
« La France, sans
provocation, attaquée traîtreusement par un ennemi qui se prépare depuis
quarante-quatre ans à l’anéantir, ne veut pas mourir. Luttant pour la justice
et le droit, la France républicaine, le pays de la révolution, des idées
généreuses, le foyer du progrès, de la civilisation et de la science, ne peut
être vaincue.
« Nos amis, nos
parents, nos frères et tous les êtres qui nous sont chers luttent héroïquement
aux frontières, faisant noblement le sacrifice de leur vie pour la défense du
patrimoine national et pour nous conserver, nous les coloniaux, à la
mère-Patrie.
« Bientôt l’heure va
sonner où, sous le haut commandement du vainqueur de la Marne, notre Joffre, avec les Sarail, les
Galliéni, les Dubait, les Pau, les Maunoury, les Castelnau, les Foch, etc., les
armées forgées par la République rejetteront dans leur Germanie diminuée les
hordes teutonnes qui souillent notre sol, dans cette Allemagne militarisée,
soumise et humble au pied de son maître le Kaiser, dans ce territoire de
sauvages, où les armées des peuples civilisés et affranchis écraseront à tout
jamais le militarisme prussien pour le triomphe de l’humanité, de la justice,
du droit, et l’établissement solide et définitif de la paix universelle. Aussi,
nous sommes fiers de voir deux de nos anciens Gouverneurs Généraux à l’avant-garde
de la défense nationale, l’un, M. Victor Augagneur, à la tête du ministère
de la Marine, l’autre, le général Galliéni, au Gouvernement militaire de Paris.
« Je croirais
faillir à la mission qui m’a été confiée si, avant de terminer, je n’adressais
au nom de la population un salut cordial aux colons de Vatomandry partis ou qui
luttent vaillamment sur le front, je salue respectueusement en son nom et
m’incline profondément devant ceux tombés en héros au champ d’honneur.
(À suivre.)
Le Tamatave
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