(Suite.)
Il demande la
construction d’un escalier de petites dimensions, sur l’un des côtés du
débarcadère, latéral au fleuve, et en permettant l’accès quel que soit le niveau
des eaux.
M. Bournel, chef du
service régional en l’absence de M. Bernard, est appelé et, après
explications, il reçoit un crédit demandé de 200 fr. et des instructions
pour que, dès le lendemain, le hangar soit édifié et l’escalier construit.
(Ajoutons en passant que
ce débarcadère monumental, mais inaccessible, eût suffi aux besoins du transit
avec le tiers de ses dimensions.)
7° Conseil d’arbitrage. Monsieur le
Président du Comice agricole fait observer que de nombreux indigènes abusent
des facilités que leur offrent les conseils d’arbitrage pour faire comparaître
devant eux des colons qu’ils veulent em… nuyer, en les obligeant à de coûteux
déplacements et une sensible perte de temps. Il demande s’il ne serait pas
possible de punir leur mauvaise foi, chaque fois que celle-ci serait établie.
M. le Gouverneur
partageait tout d’abord cette manière de voir ; mais, ayant consulté à ce
sujet les maîtres du barreau qui se trouvaient parmi les membres du Comice
agricole, ceux-ci ont opiné qu’aucune sanction légale n’était possible en la
circonstance, car l’indigène menacé d’être l’objet d’une poursuite, dans le cas
où sa demande serait rejetée, hésiterait à se pourvoir devant le conseil
d’arbitrage, alors même qu’il se croirait en droit de le faire. Cette opinion
se conçoit de la part de ces MM. qui verraient déserter de leurs cabinets tous
ceux dont les droits ne seraient pas bien établis.
Quelques membres ayant
signalé les anomalies que présente l’institution du conseil d’arbitrage,
M. le Gouverneur Général promet de les mettre à l’étude.
Telle qu’elle est, cette
institution de profite, en effet, qu’aux indigènes qui en usent et en abusent.
Que ces derniers soient pour les avocats de bons clients, c’est possible. Mais
combien décevante pour le colon se présente cette institution. Lui, le colon,
il a un nom connu et un domicile fixe. L’indigène, par contre, n’a pas de
domicile connu, et encore moins de nom fixe. Botohava ou Botokel chez vous, il
sera Rakotomanga ailleurs et par suite insaisissable.
(À suivre.)
Le Tamatave
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