15 septembre 2015

Il y a 100 ans : Séance du Comice agricole au Gouvernement Général (3)

(Suite.)
Il demande la construction d’un escalier de petites dimensions, sur l’un des côtés du débarcadère, latéral au fleuve, et en permettant l’accès quel que soit le niveau des eaux.
M. Bournel, chef du service régional en l’absence de M. Bernard, est appelé et, après explications, il reçoit un crédit demandé de 200 fr. et des instructions pour que, dès le lendemain, le hangar soit édifié et l’escalier construit.
(Ajoutons en passant que ce débarcadère monumental, mais inaccessible, eût suffi aux besoins du transit avec le tiers de ses dimensions.)
7° Conseil d’arbitrage. Monsieur le Président du Comice agricole fait observer que de nombreux indigènes abusent des facilités que leur offrent les conseils d’arbitrage pour faire comparaître devant eux des colons qu’ils veulent em… nuyer, en les obligeant à de coûteux déplacements et une sensible perte de temps. Il demande s’il ne serait pas possible de punir leur mauvaise foi, chaque fois que celle-ci serait établie.
M. le Gouverneur partageait tout d’abord cette manière de voir ; mais, ayant consulté à ce sujet les maîtres du barreau qui se trouvaient parmi les membres du Comice agricole, ceux-ci ont opiné qu’aucune sanction légale n’était possible en la circonstance, car l’indigène menacé d’être l’objet d’une poursuite, dans le cas où sa demande serait rejetée, hésiterait à se pourvoir devant le conseil d’arbitrage, alors même qu’il se croirait en droit de le faire. Cette opinion se conçoit de la part de ces MM. qui verraient déserter de leurs cabinets tous ceux dont les droits ne seraient pas bien établis.
Quelques membres ayant signalé les anomalies que présente l’institution du conseil d’arbitrage, M. le Gouverneur Général promet de les mettre à l’étude.
Telle qu’elle est, cette institution de profite, en effet, qu’aux indigènes qui en usent et en abusent. Que ces derniers soient pour les avocats de bons clients, c’est possible. Mais combien décevante pour le colon se présente cette institution. Lui, le colon, il a un nom connu et un domicile fixe. L’indigène, par contre, n’a pas de domicile connu, et encore moins de nom fixe. Botohava ou Botokel chez vous, il sera Rakotomanga ailleurs et par suite insaisissable.
 (À suivre.)

Le Tamatave

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