28 septembre 2015

Il y a 100 ans : Le péril jaune (3)

(Suite et fin.)
Si vous, Européen, avez un article à vendre en fraude, portez-le chez un Chinois ; vous êtes absolument sûr que, s’il est pris, il se laissera couper le cou plutôt que de vous dénoncer.
Cette mainmise, cette protection qui s’étend à tous les Chinois sans exception aucune, explique comment des magasins ou épiceries chinoises, même dans la brousse, réussissent, alors que des Européens ne pourraient y vivre.
Vous voyez les magasins en ville changer de propriétaires. Ou bien c’est à la suite d’une condamnation de leur tribunal que cela s’est opéré, ou bien à la suite d’une perte au jeu car, joueurs forcenés, ils jouent jusqu’à leur propre magasin.
Mais qu’un Chinois meure : jamais le curateur aux successions vacantes n’aura à intervenir, car il y aura toujours un propriétaire. Le défunt n’aura été que son employé.
Avec une pareille organisation, autrement dangereuse que celle des Boches avant la guerre, la confrérie chinoise forme un corps irréductible, un véritable État dans l’État.
Qu’on y réfléchisse.
F.

Départ pour le front

Nous apprenons que le sergent Mialou et les soldats Iribe et Actif, tous du 2me Malgaches, embarqueront sur la Loire à destination du front.
Madame Iribe accompagne en France son mari, le distingué et sympathique conducteur des Travaux Publics.
Le Tamatave leur souhaite un heureux voyage et un prompt retour.

Les tabacs malgaches

À la suite d’un envoi de cigares aux soldats sur le front, le Gouverneur Général a reçu la lettre suivante :
En campagne, le 20 juin 1915.
N° 514.
Le Lieutenant Colonel James Martin, Commandant le 412e Régiment d’Infanterie, à Monsieur le Résident Général de la Colonie de Madagascar, Tananarive.
Monsieur le Résident Général,
Le Service des subsistances militaires a remis à mon Régiment 700 cigares provenant de votre Colonie et généreusement offerts par elle à nos armées.
Je viens vous remercier d’avoir bien voulu penser à nos soldats qui ont été très sensibles à cette distribution.
Veuillez agréer, Monsieur le Résident Général, l’assurance de ma haute considération.
Signé : James Martin.
412e Régiment d’Infanterie,
Secteur n° 174.

Le Tamatave

Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 30 titres parus à ce jour, 4 nouveautés à paraître le 1er octobre.

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