18 septembre 2015

Il y a 100 ans : Séance du Comice agricole au Gouvernement Général (4)

(Suite.)
Quel est le colon qui, employant des Malgaches, n’a pas à se plaindre presque journellement de leur manque de parole ou de quelque indélicatesse de leur part ? Et, pour le prémunir contre tout cela, quelles armes lui a données l’administration chargée de le protéger ? Le conseil d’arbitrage !!! Quelle amère dérision !!!
En résumé, cette institution qui théoriquement paraît excellente s’est montrée, dans la pratique, aussi vexatoire que possible pour le colon, pour qui, au lieu de quelque utilité, elle est au contraire une sorte de « diminutio capitis », le mettant à la merci des indigènes, sans réciprocité possible. Pour rendre son application équitable, il faudrait changer, du tout au tout, la mentalité, les mœurs, l’état civil, etc., des indigènes. Plusieurs générations sont nécessaires pour cela, et un décret ne saurait suffire. En attendant… pauvres colons !!
Il n’est pas possible, disent MM. les avocats, d’infliger une amende à l’indigène qui porte une plainte sciemment fausse contre son employeur.
Est-ce que, dans notre législation française, la loi ne prononce pas une amende contre le plaideur obstiné qui fait appel contre une sentence que la cour reconnaît bien fondée ?
Et ce qui existe pour les citoyens français ne pourrait pas être appliqué aux Malgaches ?
Ce que je disais plus haut est donc la vérité. La possibilité d’une punition éloignerait bien des plaideurs de mauvaise foi, la crainte étant le commencement de la sagesse. Dès lors, le nombre des clients diminuerait.
8° Usine au Jardin d’essai de l’Ivoloina. Un membre fait observer que l’achèvement de cette usine, destinée à la préparation des produits de la région, avait été promis pour le mois de décembre de l’année dernière. Plusieurs mois se sont écoulés depuis cette date et non seulement l’usine n’est pas terminée, mais encore les travaux ont l’air d’être arrêtés complètement.
Le chef de la Colonie répond que c’est encore là un des méfaits de la guerre. C’est une force motrice hydraulique qui doit faire fonctionner cette usine. Or c’est par suite de la guerre que l’entrepreneur n’a pu recevoir la turbine qu’il avait commandée à cet effet.
 (À suivre.)

Le Tamatave

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