(Suite.)
Quel est le colon qui,
employant des Malgaches, n’a pas à se plaindre presque journellement de leur
manque de parole ou de quelque indélicatesse de leur part ? Et, pour le
prémunir contre tout cela, quelles armes lui a données l’administration chargée
de le protéger ? Le conseil
d’arbitrage !!! Quelle amère dérision !!!
En résumé, cette
institution qui théoriquement paraît excellente s’est montrée, dans la
pratique, aussi vexatoire que possible pour le colon, pour qui, au lieu de
quelque utilité, elle est au contraire une sorte de « diminutio
capitis », le mettant à la merci des indigènes, sans réciprocité possible.
Pour rendre son application équitable, il faudrait changer, du tout au tout, la
mentalité, les mœurs, l’état civil, etc., des indigènes. Plusieurs générations
sont nécessaires pour cela, et un décret ne saurait suffire. En attendant…
pauvres colons !!
Il n’est pas possible,
disent MM. les avocats, d’infliger une amende à l’indigène qui porte une
plainte sciemment fausse contre son employeur.
Est-ce que, dans notre
législation française, la loi ne prononce pas une amende contre le plaideur
obstiné qui fait appel contre une sentence que la cour reconnaît bien
fondée ?
Et ce qui existe pour les
citoyens français ne pourrait pas être appliqué aux Malgaches ?
Ce que je disais plus
haut est donc la vérité. La possibilité d’une punition éloignerait bien des
plaideurs de mauvaise foi, la crainte étant le commencement de la sagesse. Dès
lors, le nombre des clients diminuerait.
8° Usine au Jardin d’essai de l’Ivoloina.
Un membre fait observer que l’achèvement de cette usine, destinée à la
préparation des produits de la région, avait été promis pour le mois de
décembre de l’année dernière. Plusieurs mois se sont écoulés depuis cette date
et non seulement l’usine n’est pas terminée, mais encore les travaux ont l’air
d’être arrêtés complètement.
Le chef de la Colonie
répond que c’est encore là un des méfaits de la guerre. C’est une force motrice
hydraulique qui doit faire fonctionner cette usine. Or c’est par suite de la
guerre que l’entrepreneur n’a pu recevoir la turbine qu’il avait commandée à
cet effet.
(À suivre.)
Le Tamatave
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