8 janvier 2014

Il y a 100 ans : Indiscrétion

Monsieur le Rédacteur du Tamatave,
Vous avez fait si bon accueil à mes précédentes lettres que je m’en autorise pour vous écrire à nouveau.
Comme vous avez pu le constater, nos rues sont arrosées… quelquefois – je dis mal. Sont arrosées seulement nos rues principales, c’est-à-dire la rue du Commerce et une partie de son prolongement, la rue Nationale. Quant aux autres…
À ce sujet, y aurait-il indiscrétion à vous demander pourquoi le tonneau d’arrosage fait demi-tour avant d’arriver au bout de cette dernière rue ? Est-ce que les commerçants et industriels qui sont établis quelques mètres plus loin sont indignes de l’arrosage administratif ? Ou bien il y aura toujours deux poids et deux mesures ?
D’un autre côté, cet arrosage est payé par le budget de la commune auquel contribuent tous les habitants. Pourquoi n’y a-t-il que ceux de la rue du Commerce et partie de la rue Nationale qui en bénéficient ?
Est-ce parce que dans cette première rue se trouvent la Mairie, le Tribunal, la Poste, le Comptoir, les M. M., le Louvre et autres maisons importantes ?
Mais tous ces établissements ont à leur service des plantons nombreux, qui, le matin n’ont pas de grandes occupations, quelques arrosoirs d’eau avant l’ouverture des bureaux ou magasins, et rues et trottoirs seraient arrosés copieusement et mieux que ne peuvent le faire tous les tonneaux d’arrosage. Et ce serait tout autant d’économies pour le budget municipal qui, bien que florissant à l’heure actuelle, ne manque pas d’occasions pour s’employer à des travaux bien plus utiles.
Cordiale poignée de main,
P.
Transmis à qui de droit.
Le Tamatave

Le service géographique de Madagascar

Par suite de la suppression des crédits qui étaient affectés au Service géographique de Madagascar, celui-ci avait interrompu ses travaux depuis deux ans.
Les Services géographiques de l’armée, de l’École des Mines, du Muséum et de l’Académie des Sciences sont intervenus récemment auprès du ministre des Colonies pour obtenir le rétablissement de ces crédits.
M. Morel a fait savoir que, dès cette année, il leur sera donné satisfaction.

Le Courrier colonial

Madagascar en 1913,
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