20 janvier 2014

Il y a 100 ans : Rectification (3)

(Suite et fin.)
Le chef brigand nia toute participation au crime mais ne put expliquer la présence chez lui, le jour de son arrestation, d’un sabre fraîchement aiguisé. Les témoignages de 19 de ses complices furent accablants.
Il fut condamné aux travaux forcés à perpétuité pour assassinat et vol en bande armée.
Le gouverneur général voulut faire un exemple et résolut de le faire conduire sur le théâtre même du crime à Ampanatovana où un grand kabary fut fait par M. l’administrateur en chef Vergnes, délégué du gouverneur général.
2° Rainibetsimisaraka n’a pas été fusillé, mais il mourut le lundi 15 septembre 1902 à Ambohitsaratelo, à quelques kilomètres de Tananarive, peu après son départ, avec les autres condamnés, pour Ampanatovana.
Le corps, ramené à Tananarive, fut immédiatement soumis à l’autopsie.
Cette opération qui eut lieu à l’hôpital indigène d’Ankadrinandriana, a démontré que Rainibetsimisaraka avait succombé aux atteintes d’une pneumonie double à évolution très rapide (J. O. du 20 septembre 1902), qu’il avait contractée dans les repaires où il avait été si souvent traqué et notamment dans la caverne du Mont Ibity, au sud d’Antsirabe.
Cette note officielle anéantit le bruit qui avait couru que Rainibetsimisaraka s’était empoisonné pour ne pas subir le déshonneur d’entendre M. Vergnes annoncer sa déportation à cette population qu’il avait terrorisée pendant 10 ans.
J’ai pensé que ce récit historique que je vous certifie exact, et pour cause, intéresserait peut-être vos lecteurs, surtout les anciens qui ont assisté au début de la pacification de la Grande Île.
Veuillez agréer, etc.
G. T.
Le Tamatave remercie vivement le correspondant qui l’a si bien documenté sur des faits sûrement ignorés du gros public, et que celui-ci sera heureux de connaître.
Ce correspondant a tout l’air d’avoir vécu, en témoin impartial, les faits qu’il raconte, et sa relation qui, par là même, n’en a que plus de valeur, sera un appoint précieux pour l’histoire de la Colonie.
Encore une fois merci.

Le Tamatave


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