Ce blog va passer doucement de 1913 à 1914, pendant que nous sommes arrivés, déjà, dans la vraie vie, en 2014...Bonne année à toutes les lectrices et tous les lecteurs.
De même que toute thèse a
ses partisans et ses détracteurs, celle de savoir si le caféier doit ou non
être cultivé à l’abri des rayons du soleil, a fait l’objet de nombreuses
discussions entre les planteurs de Madagascar.
La culture du café
prenant une extension de plus en plus importante dans la Grande Île, nous avons
prié quelques-uns de nos correspondants de nous faire connaître leur avis.
L’un d’eux, partisan de
la culture du caféier sans ombrage, nous donne comme principale raison de ce
système, que depuis longtemps à Madagascar, on cultive le café et que jusqu’ici
on a obtenu de fort bons résultats sans que le caféier ait été protégé contre
les rayons du soleil.
À l’appui de sa manière
de voir, il nous cite d’immenses terrains situés sur la côte, plantés de
superbes caféiers liberias ou malgaches dont les branches plient sous le poids
des fruits.
Beaucoup de colons, nous
dit un de ces correspondants, sont, au contraire, d’avis que la méthode
consistant à ombrager le caféier est la meilleure.
Tous ceux, en effet, qui
depuis de longues années s’adonnent à cette culture, se décident après avoir
planté le caféier en plein soleil, à le faire pousser à l’ombre. Le caféier
produit davantage au soleil mais il dépérit aussi beaucoup plus vite.
En ce qui concerne le
choix des arbres destinés à ombrager le caféier, les avis sont également
partagés.
D’aucuns préfèrent le
simple bananier ; d’autres plantent entre les lignes de caféiers comme
tuteurs des pignons d’Inde, dont la feuille tombe en hiver, époque où le caféier
est en fleurs, et où il a besoin d’air et de soleil.
Mais le pignon d’Inde a
le grave inconvénient, quand il n’a pas atteint une hauteur suffisante, de ne
pas abriter le caféier et de constituer une sorte d’obstacle à la pénétration
de l’air entre les lignes protégées.
Les deux meilleurs arbres
d’abri pour le caféier, semblent être le bois noir ordinaire et le lilas. Tous
deux se dépouillent de leurs feuilles à l’époque précise de la floraison du
caféier, pour se revêtir à nouveau de leur feuillage au moment des chaleurs.
Enfin, au bout de
quelques années, bois noir et lilas deviennent des arbres utiles et de valeur
comme essences d’ébénisterie et de charronnage.
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