(Suite et fin.)
Le Diégo-Suarez écrit, d’autre part :
« Nous devons, en
toute confiance, envisager la situation actuelle, quelque grave qu’elle
paraisse et puisse être. La France, notre belle patrie, notre mère est
menacée ; ses enfants, tous les Français, voleront à son secours, et la
victoire, s’il existe une providence pour défendre la justice, doit être à ceux
dont on démembra le pays et qui eurent à supporter tant de malheurs et d’humiliations. »
La mobilisation des
réservistes, tant européens qu’indigènes, se poursuivait avec le plus bel
enthousiasme au moment du départ du courrier.
« Tout le monde,
jeunes et vieux, écrit un de nos confrères locaux, se précipite vers les
bureaux militaires pour y recevoir son affectation. C’est magnifique. »
Il est probable que,
Madagascar ne courant plus le danger d’être attaqué par les navires allemands
qui ont été chassés de la mer des Indes, et la population indigène s’étant
révélée nettement loyaliste, notre grande colonie pourra envoyer dans la
métropole un contingent appréciable de troupes vigoureuses et pleines
d’entrain.
Une escadre anglaise à Diégo-Suarez
Dès le début des
hostilités en Europe, une escadre, composée de trois navires anglais provenant
de Maurice, se présenta devant le port de Diégo-Suarez. Seul le cuirassé Admiral Hyacinth entra dans la rade.
L’amiral Herbert King, qui le commandait, descendit à terre, et rendit visite
aux autorités avec lesquelles il s’entretint de la situation européenne.
Puis il reçut à son bord
le consul britannique, les autorités civiles et militaires, envoya de nombreux
câblogrammes chiffrés, et leva l’ancre pour aller rejoindre les deux autres
navires restés hors de la passe.
Tous trois se dirigèrent
ensuite sur Zanzibar, où se concentrait l’escadre de l’Océan Indien.
On sut plus tard que
c’était ce même amiral Herbert King qui avait conduit son escadre à
Dar-ès-Salam pour y détruire le poste de télégraphie sans fil, dont le rôle
essentiel était, comme nous l’avons dit, d’envoyer de fausses dépêches dans les
colonies françaises et anglaises d’Afrique, en vue de les affoler.
Le Courrier colonial
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