Certaines coutumes
indigènes, que nous avons respectées au début, afin de gagner la confiance de
nos nouveaux sujets, sont devenues incompatibles avec le degré de civilisation
atteint à un moment donné.
Non seulement elles
choquent nos sentiments, mais elles sont même contraires aux intérêts des
indigènes en ce sens qu’elles entravent leur évolution, Un fait, qui s’est
produit récemment à Madagascar, en donne une preuve frappante.
Une jeune fille voulait
convoler en justes noces avec un jeune homme qu’elle aimait.
Or, la famille, à
l’instigation d’un individu rien moins qu’intéressant, avait projeté de l’unir
au beau-frère du susdit individu.
Naturellement, la jeune
fille ne voulut rien entendre.
Contrainte par les siens à accepter pour époux celui qu’on lui destinait, elle refusa par la suite de cohabiter avec
lui.
On la menaça alors d’être
rejetée de sa famille si elle
persistait dans cette attitude.
Voilà donc une fille qui,
pour un motif somme toute honorable, sera repoussée par sa famille, exclue de
son foyer si elle ne veut pas cohabiter avec un individu qu’on l’a contrainte
d’épouser et pour qui elle ne ressent que de l’aversion.
Elle pourra, à vrai dire,
s’adresser à la justice, mais les tribunaux, qui ont à connaître de ces sortes
de questions, comprennent deux assesseurs indigènes dont la partialité en
pareil cas est singulièrement à redouter.
Le droit civil malgache
ne répond plus aux nécessités de l’heure actuelle.
En le laissant subsister,
nous reconnaîtrions l’inefficacité de notre œuvre dans la colonie, ce qui
serait contraire à notre dignité comme à notre prestige.
Les tarifs exorbitants du
T. C. E. à Madagascar
Les colons de Madagascar
continuent à protester contre les tarifs trop élevés du T. C. E.
Ainsi, les colis postaux transportés par le chemin de fer coûtent trois fois
plus, à distance et à poids égaux, que par les Messageries Françaises, dont
pourtant on se plaignait si fort.
Un de nos correspondants
nous cite le cas suivant : il fit venir récemment par les Pangalanes un
colis d’épicerie, expédié en petite vitesse de Tamatave ; ce colis était à
quai à Andovorante en quarante-huit heures, et le transport coûtait la somme de
90 centimes.
Le Courrier colonial
L'intégrale en un livre numérique (un volume équivalant à 734 pages d'un ouvrage papier), disponible en deux endroits:
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