(Suite et fin.)
Mais
M. Rabemananjara, et les autres membres du Comité, sont tout fiers de voir
leurs noms imprimés sur des affiches et des circulaires. Ils en éprouvent une
enfantine gloriole. C’est tout à fait malgache.
Pour d’autres, le profit
escompté est aussi vain, mais moins innocent, parce qu’ils doivent comprendre
que l’entreprise qu’ils patronnent et encouragent ne sert pas l’intérêt
général.
M. Picquié espère
peut-être trouver là un regain de popularité. Le calcul est mesquin autant
qu’erroné. De tels procédés ne peuvent faire naître qu’une popularité toute
factice et de commande.
Et comment juger d’aussi
grossiers moyens quand on connaît la façon dont la chose va être présentée aux
indigènes. Il serait naïf de croire que les souscriptions seront libres, ainsi
que le proclame la circulaire.
Pour le Malgache timide
et perpétuellement apeuré devant le moindre représentant de l’autorité, du
« fanjakana », des sollicitations de ce genre sont des ordres. Le
gouverneur « madinika » et le « mpiadidy » ne diront pas à
leurs contribuables qu’ils sont libres de ne rien verser du tout. Ils savent
trop bien que leurs listes de souscription risqueraient de rester vierges, et,
à défaut d’autre sanction, leur amour-propre en souffrirait. Il faudra, ordre
de l’administrateur, verser qui quatre sous, qui dix sous, ou plus. Et pour
plus d’un pauvre bougre, ce sera la marmite de riz de la journée, impatiemment
attendue par la « ramatoa » et les « zazakely » qui
s’envolera, sur les ailes du biplan.
Qu’on aille, après cela,
soutenir que M. le Gouverneur général Picquié n’est pas le père et la mère
des Malgaches.
Henri Cosnier,
Député de
l’Indre.
La vie administrative
L’Officiel du 27 juin 1914 publie :
Un arrêté rendant
l’enseignement obligatoire dans un périmètre de 6 kilomètres de rayon
autour de l’école officielle de Befotaka et de 10 kilomètres autour de
Mangindrano (district de Maromania).
Un arrêté rendant
l’enseignement obligatoire dans un cercle d’un rayon de 6 kilomètres
autour de l’école d’Ambodimadiro.
Un arrêté déclarant
d’utilité publique les travaux de construction d’un hôpital indigène à
Tananarive, dans le quartier d’Andrefan, Imahamasina, Befelatanana et
Ankadivory.
Les Annales coloniales
L'intégrale en un livre numérique (un volume équivalant à 734 pages d'un ouvrage papier), disponible en deux endroits:
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire