(Suite.)
S’il se fût renseigné à
la Douane – ce qui était bien simple –, il se fût évité d’énoncer comme vrai,
un fait absolument faux.
De même il serait bien en
peine de désigner « les tierces personnes chargées de vendre ces
marchandises non consommables, pour le compte de ladite maison. » Qu’il
les nomme !
Pour éclairer la
question, quelques explications sont nécessaires.
Les internés de l’Îlot
Prune ne sont ni des prisonniers de guerre, ni des détenus politiques, ils ne
sont internés que par mesure de prudence et de sécurité.
Ils auraient pu quitter
Madagascar par l’Oxus ou autre navire
qui les aurait déposés en pays neutre.
On ne les a gardés que
sur leur demande formelle et à la condition qu’ils pourvoiraient de leurs propres deniers à leur
entretien et à leur nourriture. La colonie ne leur doit rien que la sécurité de
leurs personnes.
Ils ont donc le droit de
recevoir ou de retirer de leurs magasins les marchandises consommables dont ils
ont besoin. Ce qu’ils consomment, encore une fois, ce sont eux qui le paient.
L’argent qu’ils
possédaient leur a été saisi et déposé en compte courant au C.N.E. d’où ils ne
peuvent le retirer qu’à mesure de leurs besoins constatés par le visa de
l’Administration.
Les dernières
marchandises arrivées, non consommables, ont été mises en dépôt, jusqu’à ce
qu’il ait été statué sur leur destination par le gouvernement de Bordeaux, car
il y a là une question de droit international à résoudre.
Que les Allemands en
Europe se soient mis au ban des nations par leur mépris le plus absolu du droit
des gens et par des actes inqualifiables de barbarie, ce n’est pas une raison
pour que nous descendions à leur niveau en les imitant.
Alors à qui rime cette
sortie en guerre du Journal de Madagascar ?…
Nos lecteurs l’ont
deviné. Il fallait trouver un prétexte, n’importe lequel, pour tomber sur
M. Picquié.
Sous l’apparence de
patriotisme, l’occasion lui a paru propice.
Aussi M. Picquié n’a
qu’à bien se tenir, car Déchavanne et Jullien lui notifient « qu’ils
attendent avec calme, sachant qu’en France il aura des explications à fournir
sur son attitude de ces temps derniers »…
(À suivre.)
Le Tamatave
L'intégrale en un livre numérique (un volume équivalant à 734 pages d'un ouvrage papier), disponible en deux endroits:
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