(Suite.)
« Le Dieu et sa
femme[1] étaient de même grandeur : tous deux peints
en noir et ressemblant à nos poupées, mais pas si polies ; deux petits
morceaux d’argent formaient les yeux ; une tache rouge et blanche
indiquait la place du nez et de la bouche. Leur cou et leur corps étaient couverts
de petites pièces de bois, enfilées comme des perles, toutes de différentes
grandeurs ».
« Quand je voulus
toucher l’idole, l’homme m’en empêcha disant : “N’y touchez pas, sinon le
Dieu cesserait d’être saint”… »
« M. Jeffreys
lui demanda l’utilité des morceaux de bois suspendus sur le corps du Dieu et de
sa femme. Il répondit que c’étaient des remèdes contre les coups de feu, contre
la grêle et le danger d’incendie… »
« Un matin[2] que les soldats habitant notre village étaient
appelés par le roi, je vis un des chefs entrer dans la case de l’idole pour
acheter un morceau de bois sacré ; la porte se referma derrière lui. Un de
nos domestiques écouta à la porte et nous rapporta que le chef avait prié
l’idole de le protéger lui et ses hommes de tout danger pendant la guerre, et
qu’il avait fait emplette d’un des morceaux de bois attachés au corps de
l’idole, pour écarter les balles sur le champ de bataille ».
« Voici comment on
procède en cas de grêle[3]. Quand le mpisorona[4] ou prêtre aperçoit un nuage menaçant, il attache
un morceau de bois sacré au haut d’une longue perche, et sortant de la maison,
considère les progrès de l’orage, en secouant la perche dans la direction du
nuage, comme s’il espérait que ses menaces pouvaient arrêter la tempête dans sa
marche. Bien que l’inutilité de ces pratiques ait plusieurs fois été démontrée
par le fait de la tombée de la grêle juste à l’endroit qu’on prétendait
protéger, le peuple semble peu disposé à abandonner sa foi dans ses
superstitions. »
(À suivre.)
G. Mondain.
Bulletin de l’Académie malgache
[1]
La description de cette idole d’Ambatomanga, que les indigènes appellent
Rahodibato, a été faite d’après les traditions des gens de l’endroit dans notre
livre sur Les idées religieuses des Hova
avant l’introduction du christianisme, page 85.
[2]
Page 145.
[3]
Page 147.
[4]
Écrit par Mme Jeffreys, Panousourana.
L'intégrale en un livre numérique (un volume équivalant à 734 pages d'un ouvrage papier), disponible en deux endroits:
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