(Suite.)
« Alors les gens,
furieux, grondèrent en excitant leurs chiens. Ce fut une fuite éperdue de tous
les garçons, excepté un seul, Ratsarahoby[1], qui, bien que terrifié, resta près du
missionnaire, expliquant aux gens que ce dernier ne leur voulait que du bien et
qu’il était l’ami du roi. Cette dernière affirmation parut les calmer un peu,
et ils laissèrent le missionnaire et son compagnon s’en aller sans autre
difficulté ».
*
Un chapitre du petit
livre de Mme Jeffreys est intitulé Superstitions
des Madécasses. Nous en traduisons les passages les plus saillants.
« De la réponse[2] que les indigènes font invariablement aux
questions qu’on leur pose sur la création des hommes ou l’origine des choses,
on peut nettement conclure qu’ils croient en un Dieu créateur qu’ils appellent
Zanahary[3] ou Dieu suprême. Mais ils ne paraissent avoir
aucune idée de lui adresser un véritable culte ; ils ne le prient pas, et
ne lui offrent pas de sacrifices ».
« Nous avons pu voir[4] qu’ils invoquent et font des offrandes aux morts.
Mais pensent-ils vraiment que les morts peuvent les aider en quoi que soit, ou
ont-ils simplement la pensée que leurs morts étant particulièrement aimés du
Dieu suprême, il est bon de les honorer (en cette qualité de favoris du prince
du ciel), c’est ce que nous n’avons jamais pu tirer au clair dans nos
conversations avec les gens ».
« Les Malgaches[5] supposent que les âmes des défunts errent pendant
un temps plus ou moins long autour de leur tombeau ou de leur dernière maison
d’habitation, dans un état d’agitation particulière ; pour les calmer il
faut procéder à une cérémonie particulière qu’on appelle Manao afana[6] : on sacrifie à cet effet sur la tombe un ou
plusieurs taureaux, suivant la richesse des gens ; puis on plante une
grande perche où l’on suspend les cornes des animaux sacrifiés, la paix du mort
étant supposée être en proportion de la quantité des crânes ainsi
exposé ».
(À suivre.)
G. Mondain.
Bulletin de l’Académie malgache
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