(Suite.)
« En ce qui concerne[1] l’état de l’âme après la mort, les Malgaches
paraissent avoir des idées assez confuses. Quelques-uns croient à son
immortalité, mais non aux rétributions futures. Un pauvre homme, tout cassé par
l’âge, vint, un dimanche soir, chez nous et nous parla des cultes que nous
faisions. Il se déclarait charmé du chant, mais il désirait des
éclaircissements sur ce qui avait été dit des récompenses et des châtiments
attendant l’âme au-delà du tombeau. “Je ne demande pas mieux que de vous
instruire sur ce point, dit M. Jeffreys, mais je voudrais d’abord connaître
votre opinion sur cette âme des hommes”. “Il répondit qu’il ne savait guère
qu’en penser : les opinions là-dessus sont très diverses ; selon les
uns, toutes les âmes s’en vont sur une grande montagne non loin d’ici, où elles
demeurent de longues années avant d’en pouvoir sortir librement ; selon
d’autres, elles vont dans le vent, errant avec lui de place en place. Quand le
vent mugit, c’est que les âmes des morts se disputent”. “Mais croyez-vous
personnellement à la survivance de l’âme, reprit M. Jeffreys ? ”. “Oui,
répondit-il, car l’âme ne peut pas mourir”[2] ».
Ce qui est peut-être le
plus digne d’être recueilli dans ce chapitre sur les superstitions malgaches,
ce sont les détails donnés sur l’idole particulière d’Ambatomanga.
« Peu de temps[3] après notre arrivée à Ambatomanga[4], où nous avions été fixer notre résidence sur le
désir du roi, j’appris, dit Mme Jeffreys, que dans une maison voisine de
la nôtre se trouvait l’idole du lieu, et je cherchai à la voir. La case où se
tenait le fétiche s’appelait Tranon’Andriamanitra[5] ou maison du Dieu. Un soir, juste après le
coucher du soleil, la femme de celui qui vivait dans cette remarquable demeure
vint à passer, portant son enfant sur le dos. »
(À suivre.)
G. Mondain.
Bulletin de l’Académie malgache
[1]
Page 134.
[2]
Le texte malgache de cette réponse est donné dans la relation : Tsy mety maty ny fanaky.
[3]
Page 139.
[4]
Orthographié : Ambatoumanga.
[5]
Orthographié : Tranou Anadriamanitra.
L'intégrale en un livre numérique (un volume équivalant à 734 pages d'un ouvrage papier), disponible en deux endroits:
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