(Suite.)
« Plusieurs
Malgaches façonnent l’or et l’argent[1] et en font des chaînes et des bracelets pour les
poignets et les chevilles ; les hommes les portent au poignet gauche et à
la cheville droite ; les femmes au poignet droit et à la cheville gauche[2]. Un de ces artisans exécuta, au moyen de pièces
de monnaie d’argent que nous lui confiâmes, une cuillère et une fourchette
d’argent pour notre fils aîné, et s’en tira fort bien ».
Mais les renseignements
les plus intéressants que nous pouvons glaner dans le livre de
Mme Jeffreys concernent les idées religieuses primitives des Hova.
On est parfois tenté de
considérer les Malgaches comme sceptiques et indifférents en matière de culte
et de religion. Ce n’est pas l’impression que nous laisse le récit de
l’aventure suivante dont M. Jeffreys fut le héros, peu de temps après son
arrivée[3].
« M. Jeffreys
ayant appris qu’il y avait dans un village voisin des objets supposés sacrés,
des “Andriamanitra” (ou Dieux) comme les appelaient les indigènes, prit avec
lui plusieurs de ses élèves les plus âgés, afin d’aller visiter cet endroit. En
montant la colline au haut de laquelle était le village en question, tous les
garçons ôtèrent leur chapeau, et insistèrent pour que M. Jeffreys en fit
autant, en lui disant que le village était sacré, et que les gens seraient
furieux de voir quelqu’un garder son chapeau et ses souliers en y arrivant.
M. Jeffreys ne crut pas devoir acquiescer à cette requête. Les enfants ne
purent cacher leur inquiétude, mais continuèrent pourtant à avancer. Mais à
l’entrée du village, quelques habitants apparurent, sur quoi les garçons
jetèrent leurs chapeaux qui roulèrent le long de la pente, et supplièrent de
nouveau M. Jeffreys d’ôter chapeau et souliers, “car, dirent-ils, nous
sommes tout près de la demeure de l’idole”. Deuxième refus de la part du
missionnaire. »
(À suivre.)
G. Mondain.
Bulletin de l’Académie malgache
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