(Suite.)
En France, des affiches
publiées dans les journaux le disent : les Austro-Allemands qui ne veulent
pas quitter la France doivent en faire la déclaration et choisir, loin du
théâtre de la guerre, dans la zone indiquée par l’administration, le point où
ils désirent vivre, où ils sont transportés sans frais avec un maximum de
30 kilos de bagages, où sont prévus leur logement et leur nourriture, et
où on va leur donner du travail s’il y a lieu.
Si, à un moment
quelconque, ils veulent quitter la France pour gagner un pays neutre, ils
doivent en faire la déclaration et obtenir un passeport spécial.
Ici, les Austro-Allemands
sont internés à l’Îlot Prune et soumis à la surveillance d’un détachement d’une
trentaine de soldats commandés par un officier, – presque un homme pour chaque
interné, – comme s’ils étaient détenus pour crimes de droit commun.
Comme ces derniers, ils
doivent éteindre leurs lumières avant huit heures du soir, et défense leur est
faite d’éclairer du côté de la passe.
Toute communication avec
les personnes du dehors leur est interdite, et leur correspondance est soumise
rigoureusement au visa de l’Administration.
Avec une sévérité que
nulle législation n’avait prévue, et que seul peut excuser (?) l’état de
guerre, ils ont été fouillés à trois reprises différentes, dès le premier jour,
et on leur a retiré : les armes de toute nature en leur possession, leurs
jumelles, des livrets, l’argent, des bijoux, etc. Des procès-verbaux de police
en font foi.
La colonie ne leur donne
que le logement et c’est à leurs frais, de
leurs deniers, encore une fois, qu’ils pourvoient à leur entretien, comme
cela a été convenu.
Cela donné, quelle
opération commerciale a favorisé M. l’Administrateur-Maire de
Tamatave ?
En mai-juin dernier,
M. Affeejee, l’honorable commerçant de la place Duchesne, a acheté, de la
maison O’Swald, une certaine quantité de marchandises dont une partie restait à
livrer le jour de la déclaration de guerre.
(À suivre.)
Le Tamatave
L'intégrale en un livre numérique (un volume équivalant à 734 pages d'un ouvrage papier), disponible en deux endroits:
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