11 novembre 2014

Il y a 100 ans : Les anonymes du « Journal de Madagascar » (2)

(Suite.)
En France, des affiches publiées dans les journaux le disent : les Austro-Allemands qui ne veulent pas quitter la France doivent en faire la déclaration et choisir, loin du théâtre de la guerre, dans la zone indiquée par l’administration, le point où ils désirent vivre, où ils sont transportés sans frais avec un maximum de 30 kilos de bagages, où sont prévus leur logement et leur nourriture, et où on va leur donner du travail s’il y a lieu.
Si, à un moment quelconque, ils veulent quitter la France pour gagner un pays neutre, ils doivent en faire la déclaration et obtenir un passeport spécial.
Ici, les Austro-Allemands sont internés à l’Îlot Prune et soumis à la surveillance d’un détachement d’une trentaine de soldats commandés par un officier, – presque un homme pour chaque interné, – comme s’ils étaient détenus pour crimes de droit commun.
Comme ces derniers, ils doivent éteindre leurs lumières avant huit heures du soir, et défense leur est faite d’éclairer du côté de la passe.
Toute communication avec les personnes du dehors leur est interdite, et leur correspondance est soumise rigoureusement au visa de l’Administration.
Avec une sévérité que nulle législation n’avait prévue, et que seul peut excuser (?) l’état de guerre, ils ont été fouillés à trois reprises différentes, dès le premier jour, et on leur a retiré : les armes de toute nature en leur possession, leurs jumelles, des livrets, l’argent, des bijoux, etc. Des procès-verbaux de police en font foi.
La colonie ne leur donne que le logement et c’est à leurs frais, de leurs deniers, encore une fois, qu’ils pourvoient à leur entretien, comme cela a été convenu.
Cela donné, quelle opération commerciale a favorisé M. l’Administrateur-Maire de Tamatave ?
En mai-juin dernier, M. Affeejee, l’honorable commerçant de la place Duchesne, a acheté, de la maison O’Swald, une certaine quantité de marchandises dont une partie restait à livrer le jour de la déclaration de guerre.
(À suivre.)

Le Tamatave


L'intégrale en un livre numérique (un volume équivalant à 734 pages d'un ouvrage papier), disponible en deux endroits:
  • Lulu, intermédiaire habituel de la Bibliothèque malgache, au format epub - sans couverture: 6,99 €
  • Amazon, qu'il est inutile de présenter, au format Kindle (Calibre, un logiciel gratuit, permet de convertir aisément en epub si on ne possède pas de liseuse spécifique): 7,49 €

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire