Tout le monde sait ici
que Guillaume avait décoré de l’aigle noir de Prusse son consul à Tamatave,
mais personne n’en connaissait les motifs, bien qu’une feuille locale ait dit
vaguement que c’était pour des services rendus à son pays. Elle aurait dû
préciser lesquels.
Les prédécesseurs de
M. Oehlerking avaient sans doute envoyé à leur gouvernement des rapports
sur notre colonie, mais tous réunis ne valaient certainement pas comme détails
et comme prévisions celui qui lui fut envoyé en 1912. Ce fut donc celui-là qui
valut à son rédacteur la récompense ci-dessus.
Il est certain que
M. Oehlerking n’a pas été seul à faire ce rapport ; il peut se faire
même qu’il n’y ait eu qu’une part infime.
Ce document avait en
effet l’ampleur d’un volume et devait être certainement une œuvre collective.
Mais il était signé du Consul.
Naturellement, un rapport
pareil ne pouvait être confié à la poste où il aurait paru suspect. Il fut
remis à un officier du Zanzibar qui
se chargea de la transmettre à son gouvernement.
Malgré toutes ces
précautions, ce document a réussi par tomber entre les mains d’une personne
étrangère mais qui connaissait assez d’allemand pour qu’elle pût se rendre
compte de son contenu. Comment la chose s’est-elle passée ? Le respect de
la parole donnée ne nous autorise pas de le divulguer.
C’est cette même personne
qui nous en a donné connaissance.
Il se divisait en
4 parties et était accompagné d’une grande quantité de photographies
reproduisant des plantations, des monuments, des vues diverses, et surtout des
points stratégiques. Les plus nombreuses étaient celles qui se rapportaient aux
ports de Diégo-Suarez et de Tamatave.
En voici le résumé tel
qu’il nous a été donné.
La première partie de ce
rapport qui était très bien ordonné concernait le commerce de Tamatave et de
Madagascar en général. Elle faisait connaître l’accaparement des produits par
les Chinois et les Indiens sur la côte Est et donnait la liste des divers
commerçants de notre ville avec un long commentaire sur chacun d’eux. Les
Allemands admiraient la méthode commerciale des Indiens, Chinois et Grecs et
attribuaient leur réussite à la patience et à la ténacité innées de leur
caractère qui les poussaient à édifier sou par sou une petite fortune.
(À suivre.)
Le Tamatave
L'intégrale en un livre numérique (un volume équivalant à 734 pages d'un ouvrage papier), disponible en deux endroits:
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