(Suite.)
La preuve en était que,
malgré la tyrannie des administrateurs, on n’avait eu à signaler que des
soulèvements sans importance dans le sud, et que, en dépit de l’incapacité, prétendent-ils,
des officiers français qui en firent la conquête et des nombreuses
circonstances qui auraient pu en disposer autrement, ils se sont laissés
soumettre avec la plus grande facilité.
Mais la médaille a son
revers. S’ils sont soumis, c’est qu’ils sont indolents et paresseux ; il
faudra du temps avant qu’ils puissent donner quelque chose comme main-d’œuvre,
mais ils commencent cependant.
Quant aux Européens, ce
qui prouvait leur indifférence patriotique, c’était la considération qu’ils
avaient pour les Allemands qui étaient devenus les rois de Tamatave. Ils
étaient à la tête de tous les sports, tout le monde les saluait bien bas. Les
Européens étaient trop dominés par les soucis matériels trop terre à terre,
incapables de sentiments élevés ; il leur était aussi indifférent que ce
fût la France plutôt que l’Allemagne ou qu’une autre nation qui fût maîtresse
chez eux.
Enfin, la quatrième
partie était pour eux la plus importante ; elle était aussi plus
développée que les autres. Elle comprenait une multitude de détails minutieux
sur tous les lieux considérés comme stratégiques ou qui pouvaient le devenir.
Ils commençaient par une
diversion sur le port de Tamatave et les polémiques dont il avait été l’objet.
Puis venaient ceux de
Diégo-Suarez et de Majunga accompagnés eux aussi de photographies, cartes,
plans, avec force légendes explicatives. Après la description détaillée de
Tananarive, les auteurs du rapport faisaient voir comment, avec peu de
ressources, les Malgaches, pour peu qu’ils eussent été intelligents, auraient
pu interdire à tout jamais l’entrée d’une armée ennemie sur le sol de leur
patrie, et comment ils auraient pu mettre à profit les fautes soi-disant
commises par les officiers français lors de la conquête de l’île et se servir
des accidents du terrain pour faire de la capitale une place inexpugnable.
(À suivre.)
Le Tamatave
L'intégrale en un livre numérique (un volume équivalant à 734 pages d'un ouvrage papier), disponible en deux endroits:
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