(Suite.)
Ils ajoutaient que les
Européens ou assimilés pouvaient parfaitement en faire autant et gagner bien
plus qu’eux par la même méthode, mais qu’ils étaient trop inconstants et pas assez
économes.
Naturellement, ils ne s’y
étaient pas oubliés et exposaient avec orgueil leur prépondérance commerciale.
Toute la ville, disaient-ils, était inondée de leurs produits car leurs
meilleurs clients étaient les Chinois et les Indiens. Puis venaient de longs
détails sur la situation matérielle des planteurs et des colons, sur l’élevage
des bestiaux et les richesses du sol.
La deuxième partie
faisait connaître l’organisation administrative de la Colonie et sa géographie
physique et politique très détaillées. Jugeant les autres d’après eux-mêmes,
ils représentaient le pauvre colon tyrannisé par les administrateurs qu’ils
comparaient aux mandarins chinois. L’administrateur, du haut de sa hauteur,
manifestait du mépris pour le colon qui répondait par la haine. Puis ils
s’étendaient longuement sur l’immoralité des uns et des autres, des premiers
surtout qu’ils opposaient à leurs fonctionnaires honnêtes et vertueux. Ils
racontaient aussi un tas d’histoires de concussions, de vols et d’autres actes
malhonnêtes plus ou moins réels.
Ce qui était le plus
curieux, c’est que tout cela était accompagné de noms propres qui ne pouvaient
que médiocrement intéresser ceux à qui le rapport était adressé.
Ils terminaient enfin en
montrant les complaisances que l’administration avait à leur égard, se
vantaient de faire la fraude impunément et nommaient les commerçants un tel et
un tel, citoyens français condamnés eux à tant d’amendes, ce qui prouvait,
disaient-ils, la crainte que les Français avaient des Allemands.
C’est dans cette partie
qu’ils avaient énuméré les attaques dirigées par les journaux de l’île contre
les gouverneurs généraux.
Dans la troisième partie,
ils analysaient les caractères et les mœurs des races multiples qui constituent
la population de la colonie. Ils constataient que les indigènes étaient d’un
caractère doux et fort peu belliqueux ; ils étaient incapables de la
moindre insurrection sérieuse.
(À suivre.)
Le Tamatave
L'intégrale en un livre numérique (un volume équivalant à 734 pages d'un ouvrage papier), disponible en deux endroits:
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