29 novembre 2014

Il y a 100 ans : Les arcanes de la maison O’Swald (4)

(Suite et fin.)
Mais là où leur verve éclatait, c’est lorsqu’ils constataient avec joie que ces « imbéciles », comme ils qualifiaient nos officiers, avaient fait tuer des milliers de leurs soldats en leur faisant ouvrir une route dans les marais alors qu’il eût été si facile de remonter la Betsiboka et l’Ikopa par des chaloupes qui n’auraient eu à franchir que quelques rapides. Ces chaloupes en effet avaient été commandées mais elles n’ont jamais servi. Si les Français sont si bêtes, on pourra les battre avec la plus grande facilité lorsqu’on sera en guerre avec eux.
On voit que les Allemands approfondissaient une multitude de choses auxquelles ils semblaient parfaitement indifférents et qu’il y avait peu d’habitants de ce pays, voire même de fonctionnaires, qui connussent l’île aussi bien qu’eux.
La conclusion de ce rapport était celle-ci : « Il ne nous est pas nécessaire, disaient-ils, d’envoyer des forces imposantes pour prendre possession de l’île. Quand nous serons sur le point d’écraser la France, nous n’aurons qu’à expédier quelques détachements pour occuper les principales villes. Après le traité qui nous cédera l’île, nous y enverrons de nombreuses forces non pour nous y affermir, mais pour utiliser les admirables positions stratégiques qui s’y trouvent. »
Ils parlaient donc de Madagascar comme d’un pays dont l’acquisition ne serait pour eux qu’une question de temps. Dans les circonstances actuelles cela peut s’appeler, je crois, vendre la peau de l’ours avant de l’avoir mis par terre.
Le Tamatave

Le feu à bord du « Djibouti »

Depuis quelques jours, le feu avait éclaté dans la principale soute à charbon du steamer Djibouti de la Compagnie Havraise Péninsulaire actuellement sur rade. Cette soute contient 400 tonnes de charbon. Malgré toute la diligence du bord et les moyens employés, le feu continuant à se propager et à augmenter d’intensité, le commandant, voyant son navire en danger, demanda au Sidon qui se trouvait sur rade de remorquer, plus près de terre, son navire de façon à ce qu’il puisse au besoin l’immerger.
Les pompes ont fonctionné toute la nuit, la cale 2 est pleine d’eau et la soute noyée ; tout danger semble actuellement conjuré.
Le Djibouti n’avait aucun colis à bord.

La Dépêche malgache


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