On sait qu’un certain
nombre d’officiers en garnison à Madagascar ont été désignés pour venir servir
en France et sont arrivés à Marseille par le dernier courrier.
Leur départ a été l’occasion,
pour la population de Tananarive, d’une belle manifestation patriotique.
Le samedi
19 septembre, le Cercle Tananarivien offrait un champagne d’honneur aux
heureux partants et y invitait tous les officiers présents dans la capitale.
Pas un ne manqua à l’appel.
De même, tous les membres
du cercle étaient présents. L’immense salle était, pour la circonstance,
copieusement décorée de drapeaux aux couleurs des alliés, de guirlandes et de
plantes vertes.
Le président, M. de
Rocca Sera, a prononcé quelques mots de vibrant patriotisme : « C’est
avec un sentiment non de tristesse, mais d’envie, a-t-il dit, que je vois des
compatriotes s’apprêter à courir où le devoir les appelle et où la gloire les
attend. Ils auront l’honneur de contribuer à expulser les barbares du sol de la
patrie, souillé par eux. »
Le général Riou a répondu
au nom de tous les officiers par une allocution brève et toute militaire. Il a
remercié les membres du Cercle de l’honneur fait à la garnison de la capitale.
Il a tenu à rappeler à ceux qui partaient que là-bas ils auront la joie de se
battre sous les ordres de deux grands Malgaches,
les généraux Joffre et Galliéni, dont le souvenir est toujours vivant dans la
colonie. Avec de tels chefs on est certain de marcher à la victoire. Le général
Riou a terminé au milieu des acclamations en levant son verre au succès de nos
armées.
Tous ont ensuite écouté
debout les hymnes nationaux des quatre puissances alliées, joués par la musique
du gouvernement général et les clairons malgaches.
On a entendu ceux qui ne
partaient pas exprimer leurs regrets d’être forcés de rester par ordre :
« Veinard ! Vous êtes désigné ? Pourquoi nous laisse-t-on
ici ? Et surtout ne les ratez pas, ces sales Boches. Ce sera encore faire
beaucoup d’honneur à ces brutes [manque
une ligne] pour le départ, une foule énorme se pressait à la gare en dépit
de l’heure matinale, et acclamait les officiers au fur et à mesure qu’ils
passaient ; quand le train se mit en marche, ce fut une ovation
indescriptible.
(À suivre.)
Le Courrier colonial
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