(Suite.)
Arrivons au dernier fait,
cause de cette polémique.
Après la protestation à
lui transmise par les commerçants de Tamatave le 15 septembre dernier, ne
trouvant pas dans notre législation de dispositions suffisantes pour autoriser
les mesures qui lui étaient demandées, M. Picquié en a référé au
gouvernement de Bordeaux qui a dicté les mesures prises par arrêté du 1er octobre,
signé par M. Picquié.
Ce n’est donc pas
M. Garbit qui a pris cet arrêté, sur le vu de la dépêche transmise le
29 écoulé, par les Commerçants
Jullien.
Le comité des cinq, qui a
rédigé les articles du Journal de
Madagascar du 4 courant, savait tout cela ; mais comme
précisément ce n’est pas par excès de bonne foi qu’ils pèchent, ils ont cru
favorable, tout en étant… désagréables à M. Picquié, de le brouiller avec
M. Garbit.
Fidèles disciples de
Basile, ils ont suivi, à la lettre, sa maxime : calomniez ! il en
reste toujours quelque chose.
Seulement ils ont été
aussi maladroits que malhonnêtes.
Ils ont fait l’injure à
M. Garbit de le croire aussi inconscient, d’aussi petit esprit
qu’eux-mêmes, et ils ont rendu là un singulier hommage à sa haute intelligence,
à la droiture de son caractère, et à sa grande valeur comme homme de
gouvernement, de tout quoi il a donné des preuves manifestes et indiscutables
pendant son intérim à la Réunion.
Une autre preuve que la
dépêche signée Jullien du 28 septembre est purement tendancieuse et
sciemment mensongère, est que les marchandises adressées à la maison O’Swald et
apportées par le Natal ont été
débarquées à Tamatave le 11 septembre, avant la protestation des
commerçants du 15 septembre et que, depuis, il n’en est pas arrivé
d’autres, car le Djemnah n’a rien
apporté.
Or les marchandises
arrivées par le Natal n’ont pu être
délivrées à la maison O’Swald pour deux motifs : d’abord parce que
l’expéditeur de Londres a fait défense par câble, aux M. M., de leur
livrer ces marchandises, et ensuite parce que l’Administration supérieure, qui
n’avait pas attendu, pour agir, la protestation des commerçants de Tamatave,
avait donné l’ordre de mettre sous séquestre toute marchandise pouvant leur
être adressée.
(À suivre.)
Le Tamatave
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