Nous empruntons à la Tribune le
remarquable article ci-après.
Comme il exprime parfaitement notre façon de voir,
qui est celle de tous les gens sensés, nous le publions sans rien y changer.
M. Garbit va prendre
les rênes du gouvernement général de Madagascar. Ce n’est pas un inconnu pour
nos lecteurs. Déjà, sous Augagneur, il fit cet intérim durant quatre mois. Il
fit aussi celui du gouverneur de la Réunion durant un an et demi. Dans ces
divers postes, M. Garbit se montra égal, d’aucuns disent supérieur à sa
tâche. Il nous fut donné en tout cas durant son séjour à Bourbon de reconnaître
en lui un véritable homme du gouvernement, désireux de faire l’union entre ses
administrés et d’améliorer leur situation économique.
C’est pourquoi La Tribune a accueilli sa nomination
sans la moindre appréhension et même avec plaisir, bien qu’elle sache son
attachement présent à son ancien chef.
M. Garbit, s’il faut
en croire aux amis, nous revient avec des projets qui ont le mérite d’avoir été
mûris à Madagascar au contact des hommes et des choses. Et ce n’est pas là un
mince mérite. Au lieu d’avoir comme ses prédécesseurs à perdre un temps fort
long dans l’étude de la Colonie et de ses besoins, M. Garbit pourra
aborder de plain-pied l’exécution de ses desseins.
Et tout d’abord il
s’emploiera de toutes ses forces à aider la Mère-Patrie pendant la guerre
actuelle. Il se propose notamment d’envoyer en France tous les effectifs
disponibles en ne gardant à Madagascar que les hommes de la réserve
indispensables pour assurer la sécurité du pays. Sans doute se préoccupera-t-il
d’accorder aux mobilisés les plus grandes facilités pour vaquer aux obligations
de leurs fonctions civiles.
Il semble bien en effet
que Madagascar, n’inspirant aucune inquiétude quant à sa sécurité intérieure et
extérieure, doit, durant toute la guerre, se contenter d’une sorte de garde
nationale.
À un autre point de vue,
M. Garbit paraît vouloir porter tous ses efforts vers le rétablissement de
la vie économique du pays.
Il nous est revenu qu’il
se proposerait notamment de lever l’interdiction absolue d’exporter le riz de
Madagascar, mais seulement au profit de la Métropole, de la Réunion et de
Maurice, tout en assurant le ravitaillement intérieur.
(À suivre.)
Le Tamatave
L'intégrale en un livre numérique (un volume équivalant à 734 pages d'un ouvrage papier), disponible en deux endroits:
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