20 novembre 2014

Il y a 100 ans : M. Garbit (1)

Nous empruntons à la Tribune le remarquable article ci-après.
Comme il exprime parfaitement notre façon de voir, qui est celle de tous les gens sensés, nous le publions sans rien y changer.
M. Garbit va prendre les rênes du gouvernement général de Madagascar. Ce n’est pas un inconnu pour nos lecteurs. Déjà, sous Augagneur, il fit cet intérim durant quatre mois. Il fit aussi celui du gouverneur de la Réunion durant un an et demi. Dans ces divers postes, M. Garbit se montra égal, d’aucuns disent supérieur à sa tâche. Il nous fut donné en tout cas durant son séjour à Bourbon de reconnaître en lui un véritable homme du gouvernement, désireux de faire l’union entre ses administrés et d’améliorer leur situation économique.
C’est pourquoi La Tribune a accueilli sa nomination sans la moindre appréhension et même avec plaisir, bien qu’elle sache son attachement présent à son ancien chef.
M. Garbit, s’il faut en croire aux amis, nous revient avec des projets qui ont le mérite d’avoir été mûris à Madagascar au contact des hommes et des choses. Et ce n’est pas là un mince mérite. Au lieu d’avoir comme ses prédécesseurs à perdre un temps fort long dans l’étude de la Colonie et de ses besoins, M. Garbit pourra aborder de plain-pied l’exécution de ses desseins.
Et tout d’abord il s’emploiera de toutes ses forces à aider la Mère-Patrie pendant la guerre actuelle. Il se propose notamment d’envoyer en France tous les effectifs disponibles en ne gardant à Madagascar que les hommes de la réserve indispensables pour assurer la sécurité du pays. Sans doute se préoccupera-t-il d’accorder aux mobilisés les plus grandes facilités pour vaquer aux obligations de leurs fonctions civiles.
Il semble bien en effet que Madagascar, n’inspirant aucune inquiétude quant à sa sécurité intérieure et extérieure, doit, durant toute la guerre, se contenter d’une sorte de garde nationale.
À un autre point de vue, M. Garbit paraît vouloir porter tous ses efforts vers le rétablissement de la vie économique du pays.
Il nous est revenu qu’il se proposerait notamment de lever l’interdiction absolue d’exporter le riz de Madagascar, mais seulement au profit de la Métropole, de la Réunion et de Maurice, tout en assurant le ravitaillement intérieur.
 (À suivre.)

Le Tamatave


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