24 mars 2015

Il y a 100 ans : Encore le poste d’Ivondro (1)

Monsieur,
Vous avez bien voulu publier notre première protestation, ce dont nous vous remercions profondément, et ce qui nous engage à venir demander de nouveau l’hospitalité des colonnes de votre journal.
Nous nous demandons quel est l’homme assez peu réfléchi qui a conçu l’idée de transporter le poste d’Ivondro à l’embouchure de Fanandrana, et l’a suggérée à M. le Gouverneur Général ? Quel motif a pu le guider ?
Ivondro est un centre qui, bien que très éprouvé à ce moment-ci et subissant une crise pénible, n’en résiste pas moins, et est appelé à des jours de prospérité dès que le canal d’Ivondro à Tamatave sera livré à la circulation. Ivondro en effet se trouve au point d’intersection de ce canal avec les magnifiques voies fluviales formées par le fleuve de l’Ivondro lui-même et ses affluents, ainsi que par les lagunes et les canaux se prolongeant vers le sud et formant une splendide artère de plusieurs centaines de kilomètres. Et dès que ces voies fluviales, auxquelles on travaille à cette heure et dont l’exécution n’est plus qu’une affaire de jours, seront livrées à la circulation, si le poste d’Ivondro n’y existait pas, il faudrait sans retard en y créer un.
Ivondro, encore une fois, est un centre, peuplé, et où le poste qui s’y trouve dispose de nombreux et commodes bâtiments.
Au Fanandrana, il n’y a rien ; il n’y a même pas de place pour un centre à établir autour du poste. Même, si nous sommes bien renseignés, le terrain sur lequel devait être bâti le poste est encore à acheter.
Si en transférant le poste ailleurs on a eu l’intention d’assurer un meilleur service, c’est auprès de la gare de Mahatsara qu’on aurait dû le transporter. Mais là non plus il n’y a pas de place pour un centre, et on s’en est fort peu préoccupé quand ce point a été choisi pour y construire la gare.
Puis, au point de vue de la sécurité, c’est surtout la circulation des indigènes qu’il faut prévoir. Or, dès que le canal d’Ivondro à Tamatave sera terminé, c’est vers ce canal que tous convergeront avec leurs pirogues pour porter leurs produits à Tamatave, ou même, – il faut bien le dire, – pour écouler aussi par là les produits de leurs vols. Donc c’est à l’entrée de ce canal que le poste pourra faire besogne utile.
(À suivre.)

Le Tamatave

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