(Suite.)
Or, maintes fois, on a
prétendu qu’on ne pouvait espérer vendre la chair des zébus malgaches aussi
avantageusement que celle des bovidés métropolitains. C’était là évidemment une
opinion propagée par les éleveurs français qui ne reculaient devant aucun moyen
pour empêcher l’établissement d’un mouvement régulier d’importation des bœufs
de la Grande Île en France.
Cependant, il ne faudrait
pas attacher une importance prohibitive à l’augmentation des frais de transport
des zébus malgaches. En effet, les principaux bouchers de la Villette sont
convaincus qu’une hausse considérable sur les bœufs se produira au mois de mars
prochain et ne pourra qu’augmenter en raison des demandes incessantes de
l’administration militaire. Il est donc permis de penser qu’en dépit de
l’élévation du fret, le prix de vente des bœufs de Madagascar ne dépassera pas
celui des bœufs de la métropole.
Si même il était quelque
peu supérieur, l’obligation de sauvegarder le cheptel français déterminerait le
gouvernement à subir cette légère majoration. Il estimerait certainement de son
devoir de faire ce sacrifice qui empêcherait par ailleurs la population civile
de voir la viande atteindre des prix inabordables pour elle.
Mais nous croyons savoir
que si les armateurs français ne peuvent mettre à la disposition de l’État les
bâtiments nécessaires pour assurer ces transports, s’il est également malaisé
de trouver ces navires à l’étranger, le gouvernement a la possibilité de se les
procurer dans nos ports. Nous ne saurions en dire plus, car cette idée, que
nous nous proposons de lui exposer, soulève des questions assez délicates et
sera d’autant plus facile à réaliser qu’elle n’aura pas été trop divulguée.
Sa mise en application
ferait disparaître la seule sérieuse difficulté qui peut empêcher aujourd’hui
l’importation des zébus de la Grande Île. En effet, leur prix de revient dans
la métropole serait certainement au-dessous du prix de vente des bœufs français
et contribuerait à atténuer, dans de certaines proportions, la hausse redoutée
des cours de la viande.
(À suivre.)
F. M.
Le Courrier colonial
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