14 mars 2015

Il y a 100 ans : Le Railway Moramanga-Lac Alaotra (2)

(Suite et fin.)
Tout y est de nature à favoriser l’élevage : le pays n’est qu’une plaine immense, merveilleusement fertile, et qui de sitôt ne se verra occupée en entier par les propriétés ou les fermes ; les indigènes sont beaucoup plus actifs et travailleurs que ceux de la côte tout en possédant les autres qualités de ces derniers.
Les éleveurs y trouveront de beaux profits surtout à l’heure actuelle où par suite de la guerre les bestiaux ont doublé de prix. Ce n’est pas tout. Par suite des opérations de guerre on a été obligé de se procurer des animaux soit pour être consommés, soit pour servir d’animaux de trait, de bêtes de somme ou pour la cavalerie ; de plus les journaux coloniaux de France affirment que celle-ci compte sur Madagascar pour s’y procurer ce dont elle a besoin en fait de bestiaux. Que faut-il davantage pour engager des colons à faire de l’élevage où tous trouveront leur profit ?
Tout cela nous porte à faire la réflexion que beaucoup ont déjà faite et que le Tamatave a exprimé plusieurs fois : c’est que notre colonie recèle des richesses bien plus considérables que celles que possèdent bien des pays considérés aujourd’hui comme riches, mais pour lesquelles on ne s’est pas préoccupé des moyens de les extraire. Ah ! si pour faire prospérer Madagascar le gouvernement français avait fait le dixième des efforts qu’ont fait différents gouvernements d’Amérique soit du Nord, soit du Sud, quelle abondance ne règnerait pas dans le pays !!

Faux bruits

Dans plusieurs lettres reçues par le dernier courrier et adressées à nous et à un de nos amis, diverses personnes de la métropole ayant des relations avec Madagascar nous ont demandé s’il était vrai, comme le bruit courait là-bas, que la plupart des maisons de commerce de Tamatave avaient fermé leurs portes. Il leur a été répondu, comme il est juste, que, à l’exception de deux ou trois, toutes les maisons de commerce ou agences de Sociétés continuaient leurs affaires tout comme auparavant malgré la crise que par suite des événements a dû nécessairement subir le commerce local, laquelle crise est en proportion moins considérable que celle qui a été subie en France.
Il serait assez curieux de savoir quelle peut bien être la source de bruits si étranges.

Le Tamatave

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