(Suite et fin.)
Tout y est de nature à
favoriser l’élevage : le pays n’est qu’une plaine immense,
merveilleusement fertile, et qui de sitôt ne se verra occupée en entier par les
propriétés ou les fermes ; les indigènes sont beaucoup plus actifs et
travailleurs que ceux de la côte tout en possédant les autres qualités de ces
derniers.
Les éleveurs y trouveront
de beaux profits surtout à l’heure actuelle où par suite de la guerre les
bestiaux ont doublé de prix. Ce n’est pas tout. Par suite des opérations de
guerre on a été obligé de se procurer des animaux soit pour être consommés,
soit pour servir d’animaux de trait, de bêtes de somme ou pour la
cavalerie ; de plus les journaux coloniaux de France affirment que
celle-ci compte sur Madagascar pour s’y procurer ce dont elle a besoin en fait
de bestiaux. Que faut-il davantage pour engager des colons à faire de l’élevage
où tous trouveront leur profit ?
Tout cela nous porte à
faire la réflexion que beaucoup ont déjà faite et que le Tamatave a exprimé plusieurs fois : c’est que notre colonie
recèle des richesses bien plus considérables que celles que possèdent bien des
pays considérés aujourd’hui comme riches, mais pour lesquelles on ne s’est pas
préoccupé des moyens de les extraire. Ah ! si pour faire prospérer
Madagascar le gouvernement français avait fait le dixième des efforts qu’ont
fait différents gouvernements d’Amérique soit du Nord, soit du Sud, quelle
abondance ne règnerait pas dans le pays !!
Faux bruits
Dans plusieurs lettres
reçues par le dernier courrier et adressées à nous et à un de nos amis,
diverses personnes de la métropole ayant des relations avec Madagascar nous ont
demandé s’il était vrai, comme le bruit courait là-bas, que la plupart des
maisons de commerce de Tamatave avaient fermé leurs portes. Il leur a été
répondu, comme il est juste, que, à l’exception de deux ou trois, toutes les
maisons de commerce ou agences de Sociétés continuaient leurs affaires tout
comme auparavant malgré la crise que par suite des événements a dû
nécessairement subir le commerce local, laquelle crise est en proportion moins
considérable que celle qui a été subie en France.
Il serait assez curieux
de savoir quelle peut bien être la source de bruits si étranges.
Le Tamatave
Madagascar en 1914 est en préparation, Madagascar en 1913 est disponible dans une édition numérique revue et corrigée.
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