(Suite.)
Certes, le concours de
l’administration locale sera indispensable pour décider les indigènes à céder
une partie de leurs bœufs, car il n’y a pas de longues années qu’ils se sont laissés
tenter par cette vente, cependant rémunératrice, mais nous connaissons trop les
sentiments patriotiques du gouverneur général intérimaire, M. Garbit, pour
douter qu’il mettra toute son autorité au service d’une pareille entreprise. Il
saura démontrer aux indigènes qu’il s’agit de venir en aide à la mère patrie,
et les Malgaches feront avec joie ce petit sacrifice, sacrifice d’amour-propre
seulement, bien entendu, car ils recevront évidemment un prix suffisant de
leurs bovidés.
Comment les amènera-t-on
en France ?
Les expériences faites à
bord des bâtiments de la Compagnie Havraise Péninsulaire prouvent que des
installations, en somme rudimentaires, suffisent pleinement. Mais aujourd’hui
où il s’agit de transporter des milliers de bœufs, il est indispensable de
consacrer des navires entiers à ces chargements. Or, on ne saurait mettre des
animaux vivants dans les cales. Il convient donc d’amener en France à la fois
des bœufs sur pied et des bœufs frigorifiés. Ces transports mixtes permettront
seuls d’utiliser toute la place disponible dans les navires et de réduire les
dépenses qui seraient trop élevées si les cargaisons ne comprenaient que des
bœufs vivants.
Ces transports seront-ils
effectués par des entreprises privées ou bien par l’administration militaire ?
La question est délicate
et il sera du devoir de la commission, réunie à cet effet, de l’examiner
attentivement.
Un système mixte pourrait
être envisagé, surtout si l’entreprise privée qui assurera ces transports se
trouvait dans l’impossibilité de réunir le nombre de bâtiments nécessaire. Elle
se chargerait d’amener les bovidés au port d’embarquement, de mettre, par une
nourriture appropriée, en état d’effectuer ce long voyage, ceux qui seraient
transportés vivants, d’abattre et de préparer ceux qui seraient expédiés
frigorifiés, d’embarquer sur les bateaux le personnel nécessaire pour soigner
les animaux vivants, etc. Le gouvernement fournirait les bateaux et prendrait
livraison des bœufs à l’arrivée.
(À suivre.)
F. M.
Le Courrier colonial
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