(Suite.)
Bref, en dépit de
démarches multiples, des encouragements du syndicat des bouchers parisiens,
d’une campagne de presse, à la tête de laquelle se trouva toujours le Courrier colonial, il ne fut pas
possible d’organiser l’importation des bœufs de Madagascar en France.
La guerre actuelle remet
cette grosse question sur le tapis. Certes, le troupeau français pourra suffire
pendant de longs mois aux besoins considérables de nos armées, mais il est
incontestable qu’il risque de s’appauvrir si l’on n’use pas des abondantes
ressources en bovidés de nos possessions d’outre-mer.
Une commission, créée ces
jours derniers par M. Fernand David, ministre de l’Agriculture, est
chargée d’étudier les meilleurs moyens d’assurer la participation de Madagascar
au ravitaillement de la métropole en viande de boucherie.
Il faut espérer que cette
Commission, à la différence des commissions ordinaires, remettra à bref délai
son rapport et proposera toutes mesures utiles après avoir entendu les
spécialistes dont l’expérience doit éclairer sa bonne volonté. Il faut agir
vite, très vite. Si l’on s’était préoccupé plus tôt, comme il convenait, de ce
gros problème, la France aurait déjà pu recevoir des milliers de bœufs
malgaches dont l’arrivée aurait ralenti la diminution du troupeau
métropolitain. Le jour où l’on aura décidé d’utiliser cette précieuse ressource
et où l’on disposera des bâtiments nécessaires pour assurer le transport des
animaux, il s’écoulera trois mois avant que le premier chargement arrive en
France. Il n’y a donc pas un instant à perdre.
Or, les renseignements
que nous possédons, confirmés d’ailleurs par la remarquable étude économique
que vient de publier, sur Madagascar, l’ancien chef de cabinet de
M. Lebrun aux colonies, M. Loisy, prouve que le nombre des bovidés de
cette colonie dépasse actuellement six millions de têtes. Il n’est donc pas
exagéré de prétendre que la métropole pourra demander peu à peu à la Grande Île
un million d’animaux sans que le troupeau de la colonie soit trop appauvri par
un pareil prélèvement.
(À suivre.)
F. M.
Le Courrier colonial
Madagascar en 1914 est en préparation, Madagascar en 1913 est disponible dans une édition numérique revue et corrigée.
Et la Bibliothèque malgache s'ouvre à de nouvelles collections, avec huit premiers titres disponibles sur la nouvelle page d'accueil du site.
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