La campagne que notre
directeur avait entreprise dans la Petite
Gironde et dans ce journal en faveur de l’importation des bœufs de
Madagascar, et qui avait rencontré de sérieuses résistances, notamment de la
part des éleveurs français, commence à porter ses fruits.
Aujourd’hui, d’autres
personnalités joignent leurs efforts à ceux de M. Francis Mury, afin de
faire aboutir cette question si importante pour la conservation du cheptel
français, et il semble bien qu’on va enfin aboutir.
La Commission réunie au
ministère de l’Agriculture se montre favorable à cette importation.
De renseignements, qui
ont été apportés par des fonctionnaires et des colons de la Grande Île, il
résulte que le nombre de six millions de bœufs, indiqué par notre directeur
dans le numéro du 29 janvier comme existant dans la colonie, est largement
dépassé. Le chiffre de dix millions a même été prononcé et confirmé par
diverses personnes.
Il n’est donc pas exagéré
de dire, comme nous l’avons fait, que Madagascar peut fournir un million de
bœufs à la métropole.
Mais comment les amener
en France ? Là est toute la difficulté. Les deux usines frigorifiques
existant à Tamatave et à Majunga fournissent à la Guerre le maximum de leur
production, et il ne faut pas songer à installer d’autres usines en moins d’un
an. L’importation du bétail vivant paraît donc s’imposer. Or, il est difficile
de charger plus de 1 500 bœufs, 2 000 au maximum, sur un
vapeur de 5 000 à 6 000 tonnes. On voit le nombre
considérable de bâtiments qu’il faudrait affecter à ces transports à un moment
où les navires se font rares et où le fret atteint des taux invraisemblables.
Alors qu’il y a trois
mois on pouvait espérer un prix moyen de transport de 100 francs par
animal, les exigences des armateurs atteignent, dépassent même 200 francs,
ce qui met, pour le moment, la viande de bœuf malgache à un prix trop élevé
pour que la boucherie civile puisse l’utiliser.
C’est d’autant plus
regrettable qu’elle se déclare prête à le faire. Chose intéressante à signaler,
elle considère cette viande comme n’étant pas inférieure à celle du bœuf
métropolitain et n’hésite pas à dire qu’elle ne ferait pas de différence de
prix entre les deux.
(À suivre.)
F. M.
Le Courrier colonial
Madagascar en 1914 est en préparation, Madagascar en 1913 est disponible dans une édition numérique revue et corrigée.
Et la Bibliothèque malgache s'ouvre à de nouvelles collections, avec douze premiers titres disponibles sur la nouvelle page d'accueil du site.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire