6 mars 2015

Il y a 100 ans : Le rail Moramanga-Lac Alaotra (3)

(Suite.)
Puis M. le Gouverneur Général fit allusion à nos frères et alliés qui combattent pour la civilisation contre la barbarie et lève son verre au triomphe final de nos alliés.
Là-dessus tout le monde se lève et on applaudit. On crie : Vive la France ! Vive Garbit !
Quelques minutes après, à 1 h. 20, l’heure du départ ayant sonné, chacun des invités prend place dans le train pour Amboasary.
De Moramanga à Amboasary, sur un trajet de 58 km 500, on traverse de vastes plaines s’étendant à l’infini.
Une herbe assez abondante y pousse et sert de pâturages aux bœufs de la région. On y voit des rizières partout où il existe le moindre cours d’eau et quelques plantations de manioc.
Trois gares seulement sont appelées à desservir le tronçon actuel, savoir : Marovoay, Ambohidray et Amboasary.
La première gare seule est construite, les autres sont encore à faire, momentanément les bureaux de ces gares sont dans des fourgons…
Tout le long de la voie on aperçoit de nombreux petits villages qui, pour l’occasion, ont tous arboré le drapeau national.
Les indigènes sur le passage du train criaient de toutes leurs forces en signe d’allégresse.
Le Gouverneur Général suivi de ses invités descendait à chaque station, s’intéressant aux choses de la région et remerciant la population qui était venue le saluer.
À Amboasary, gare terminus, une foule très dense pousse des cris répétés : Vive le Gouverneur Général ! avant même l’arrivée du train en gare. La milice rangée sur la route publique présente les armes, tandis qu’un groupe de femmes et d’enfants entonnent la Marseillaise en langue malgache avec accompagnement de musique et de tambours. Le Gouverneur indigène du village lut ensuite un fort beau discours en langue française, remerciant la France et son représentant à Madagascar des bienfaits dont sont l’objet ses compatriotes et souhaite que bientôt nos vaillantes armées soient victorieuses.
M. Garbit remercie et dit que la France ne recule devant aucun sacrifice lorsqu’il s’agit du développement de ses colonies et particulièrement de Madagascar. Il demande en compensation que les indigènes se mettent résolument au travail de façon à acquérir plus de bien-être.
(À suivre.)
Charlert.

La Dépêche malgache

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