Pour remédier à l’emprise
faite depuis le début de la guerre par les réquisitions sur le bétail français,
le gouvernement a fait appel aux viandes frigorifiées. Il a récemment conclu
avec l’Angleterre des marchés de viandes frigorifiées s’élevant à
240 000 tonnes, à répartir entre février 1915 et
février 1916. Cette viande est destinée aux troupes. De plus, un projet de
loi récemment voté par la Chambre autorise l’achat annuel de
120 000 tonnes de viandes congelées.
Mais la dernière mesure ne donnera son plein effet que dans cinq ou six mois, quand
les compagnies de transport auront aménagé sur les bateaux les appareils
frigorifiques nécessaires. En attendant, la question de la pénurie et de la
cherté de la viande reste entière. Pour la résoudre, la commission de
l’agriculture de la Chambre vient d’approuver la proposition de M. Cosnier
autorisant l’acquisition et l’introduction de bétail étranger sur pied.
Dans le très intéressant
rapport qu’il soumet à ses collègues, M. Cosnier précise en ces termes la
proposition faite :
On a songé à faire appel au bétail sur pied de nos
colonies. Il eût été intéressant de pouvoir s’adresser au Maroc, mais la
disette de viande de ces années dernières n’a déjà que trop décimé ce bétail.
Nous ne pouvons guère, au moment où les populations marocaines concentrent tous
leurs efforts à reconstituer leur troupeau, nous adresser à elles pour nous
fournir une partie du bétail qui nous est nécessaire. Nos colonies nord-africaines
ne peuvent donc nous donner que quelques milliers de moutons qui nous
permettront d’apporter un peu de variété dans la ration de nos troupes.
Il n’en est pas de même pour le bétail de
Madagascar : le cheptel malgache, comprenant plus de 5 millions de
têtes, est composé d’un bétail assez gras pour être consommé et fournir à la
métropole une partie de la viande qui lui est nécessaire. Cette colonie
pourrait mettre annuellement à notre disposition plus de
200 000 têtes de bétail d’excellente qualité ; les personnes
initiées ont constaté que les rendements varient de 50 à 59 %, ce qui
permet d’obtenir avec des animaux pesant environ 400 kilos,
40 000 000 de kilos revenant rendues à la côte à 40 francs
les 100 kilos.
(À suivre.)
Ed. Claris.
Le Journal
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