(Suite et fin.)
Par vos nombreuses
mesures, tout en tenant compte des intérêts de la défense nationale, vous avez
réussi avec habileté à soutenir la situation économique de l’île ; votre
rapide voyage au milieu des assemblées constituées vous a démontré toutes nos
sympathies et la confiance unanime des colons. Aussi laissez-moi exprimer un
vœu en leur nom, c’est que longtemps encore vous restiez à la tête de notre
Colonie pour le plus grand bien de Madagascar.
Vous avez eu la généreuse
idée d’associer la Colonie toute entière à une œuvre de solidarité nationale en
demandant au Gouvernement français de prendre charge de 100 orphelins de
la guerre. Nous ne pouvons qu’applaudir à cette pensée et je suis certain
d’être l’interprète de tous mes compatriotes en vous priant d’agréer tous leurs
remerciements.
Ce discours fut très
goûté de tous et des applaudissements très nourris se firent entendre.
Le carnet d’un boto de pousse-pousse
Comme vous le pensez, je n’étais
pas invité à l’inauguration du Chemin de Fer de Moramanga au lac Alaotra ;
je ne voulais cependant pas mourir sans voir cela.
Profitant de la nuit
noire et de l’inattention des employés de la gare occupés à installer nos
édiles dans de confortables wagons de 1ère classe, je me suis
furtivement glissé dans un fourgon et suis arrivé comme tout le monde à
Moramanga : éreinté et courbaturé.
Après les premières
effusions entre les habitants de la Capitale et nos concitoyens, un repas
plantureux et quelques discours, on se mit en route pour l’inauguration. Il y
en a beaucoup qui déjà auraient préféré faire tranquillement un bridge à
Moramanga, mais noblesse oblige ! Encore 164 kilomètres aller et
retour à s’appuyer.
Cette fois, impossible de
trouver la moindre place, et bien m’en prit, j’ai dormi comme un loir en
attendant le retour du train pavoisé ; j’en ai vu sortir des gens éreintés
aux traits tirés. Je pensais toutefois qu’ils feraient meilleure figure à
table, mais hélas ! la perspective d’une nuit encore à passer sur le rail
ne permit pas à la plupart de faire honneur au fin gueuleton.
Les malheureux ?…
Combien les petits sont heureux de n’avoir jamais rien à inaugurer.
Il n’y en a qu’un
là-dedans qui rigole et comme par hasard c’est toujours Martel.
Sarah B.
La Dépêche malgache
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