À la suite d’une
réclamation formulée par quelques militaires passagers à bord de l’El-Kantara, M. le Commandant
d’Armes Régnier s’est rendu à bord de ce courrier pour faire une enquête.
Les soldats se
plaignaient de la nourriture et du manque de couchage.
En effet, les militaires
embarqués à la Réunion ont couché sur le pont là où ils ont pu et comme ils ont
pu ; à son départ de la Réunion l’El-Kantara
n’avait aucun matériel de couchage, ce n’est qu’à Tamatave que ce cargo a
embarqué la literie apportée, pour lui, par le Louqsor.
La Cie des Messageries
Maritimes avait, paraît-il, prévenu l’administration, à la Réunion, de ce
manque d’installation et les militaires ont été embarqués comme passagers de
pont jusqu’à Diégo-Suarez.
En ce qui concerne la
nourriture, le Commissaire du bord a déclaré au Commandant Régnier que les
hommes recevaient à chaque repas du riz et du carri (bœuf ou poisson) et qu’il
leur faisait distribuer en outre des tomates et du piment. Le commissaire
ajoute que, dès le départ de la Réunion, craignant que la cuisine faite par un
chef européen ne leur donnasse satisfaction, il avait demandé quelques hommes
de bonne volonté pour s’occuper de la cuisine des troupes moyennant
rétribution, mais qu’aucun ne s’était présenté.
La Dépêche malgache
Fausses nouvelles
Le bruit court en ville
que le paquebot Caucase, parti
récemment pour la France avec un contingent de soldats, aurait subi en route un
grave accident : de quelle nature ? personne ne peut le préciser.
Vérification faite, rien de tel n’est encore arrivé jusqu’à cette heure.
Comme, parmi les
militaires embarqués sur ce paquebot, plusieurs ont leur famille à Tamatave ou
ses environs, un mauvais plaisant a trouvé gracieux de lancer cette odieuse
nouvelle.
La police ne
pourrait-elle rechercher le vilain personnage qui en est l’auteur, afin de lui
faire passer l’envie de renouveler cette macabre façon de jeter l’inquiétude
dans les familles ?
Le Tamatave
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