13 août 2015

Il y a 100 ans : La question de la viande (2)

(Suite.)
C’est donc une ressource importante à laquelle nous devons songer.
Mais l’importation de ce bétail présente des inconvénients, par suite de la longue traversée. Aussi paraît-il plus logique d’utiliser les viandes de Madagascar, soit en viandes frigorifiées, soit en conserves qui pourront être faites sur la côte malgache. Des usines sont déjà installées. Il convient de les encourager. Cependant M. Cosnier pense qu’il ne faut pas négliger les ressources de notre grande île et il approuve le ministre des colonies d’avoir décidé d’importer dix mille bœufs vivants de Madagascar.
Comme ils n’arriveront sur le marché français que dans soixante jours environ et ne constitueront qu’un faible appoint, ils ne nous permettent pas de remédier au déficit que nous avons signalé.
Il paraît alors nécessaire de faire appel au bétail en provenance de l’Amérique du Nord.
Le Canada et les quatre États de la région des Grands Lacs présentent toute garantie au point de vue sanitaire et se prêteront parfaitement à cette exploitation. On pourrait seulement objecter que, vu les fatigues de la traversée, le bétail perd en poids et en qualité ; il ne faut pas oublier que la traversée du Canada à nos ports de l’Atlantique n’est que de 8 jours. D’autre part, avant l’introduction des viandes frigorifiées, l’Angleterre, qui ne disposait pas à cette époque des transports rapides qui existent de nos jours, s’alimentait presque exclusivement avec ce bétail. De nombreuses expériences ont, d’ailleurs, montré que ces animaux importés étaient très rapidement remis en état par un court séjour sur des pâturages.
Il pourrait également être fait appel, avec des précautions spéciales, en ce qui concerne l’état sanitaire des animaux, au bétail de l’Argentine, du Brésil et de quelques départements du nord des États-Unis. Ce ne sont d’ailleurs là que les conclusions de la commission qui a été réunie au ministère de l’Agriculture sous la présidence de notre confrère, M. Dariac.
(À suivre.)
Ed. Claris.

Le Journal

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