Tout le monde sait que,
parmi les maisons de commerce qui, de Madagascar, expédient en Europe la plus
grande quantité de raphia, se trouvait, en première ligne, la maison O’Swald,
laquelle dirigeait ce produit sur Hambourg.
Là, je le donnerais en
cent, je le donnerais en mille, que nos lecteurs ne devineraient pas à quoi
était destiné ce pacifique produit ?…
À rien moins qu’à prendre
une part, modeste sans doute, mais utile toutefois, à l’œuvre de destruction, à
la sanglante invasion depuis si longtemps préparée par les Boches.
C’est une lettre du
front, écrite par un colonial malgache, qui est venue nous renseigner sur le
rôle imposé par les Boches à ce produit par lui-même si peu offensif.
Le
raphia, le pacifique et inoffensif raphia, qui jamais sur la terre malgache
n’avait nourri de noir dessein, le raphia, dis-je, qui dans son corps inerte ne
pouvait protester contre l’homicide usage auquel on le faisait contribuer,
avait servi, bien tressé, à confectionner des paniers dans lesquels on avait
enveloppé les obus de toutes sortes qui, ainsi protégés, pouvaient voyager ou
stationner dans les dépôts, sans crainte d’être éraillés ou endommagés dans une
manipulation trop rapide. Au moment de l’introduire dans la pièce, l’obus est
dégagé de son enveloppe de raphia, et celle-ci est jetée au rebut.
Nos « poilus »
les ramassent pour, remplies de terre, renforcer leurs parapets, ou en former
litière au fond des tranchées. Bien qu’elle ne nous l’ait pas fait dire, nous
pouvons affirmer que cette dernière destination répond mieux à sa nature.
Le « Louqsor »
Ce paquebot est arrivé
sur notre rade avec quelques jours de retard parce que, quelque temps avant de
quitter Marseille, il avait été réquisitionné pour les Dardanelles.
Au dernier moment,
n’étant pas utile, il lui a été permis de venir à Madagascar.
S’il n’a pas apporté la
farine attendue sur place, c’est que son départ a été précipité et, qu’à ce
moment, camions et conducteurs de camions avaient été eux aussi réquisitionnés
ou mobilisés en presque totalité.
Le Louqsor, qui part aujourd’hui pour la Réunion, rapportera de cette
île, à son retour, 1 000 recrues à destination de Diégo-Suarez et
embarquera ici 900 soldats à destination de France.
Le Tamatave
Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 26 titres parus à ce jour.
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