19 février 2014

Il y a 100 ans : La colonie ravagée par les pluies

Par câblogramme du 28 janvier, le gouverneur général de Madagascar rend compte au ministre des colonies de la situation créée dans l’ensemble de la grande île par les pluies abondantes et persistantes survenues depuis le 15 du mois courant.
Des inondations sont signalées en de nombreuses régions centrales ou côtières.
Les long de la voie ferrée de Tananarive à la côte est, des éboulements se sont produits notamment dans la région de la Mandraka et de la forêt de Beforona. Mais la situation reste néanmoins assurée par transbordement pendant que les travaux de déblaiement se poursuivent avec activité.
Le fleuve Ikopa a débordé aux environs de Tananarive et les digues de la rivière Sisaony, affluent de l’Ikopa, viennent de se rompre causant l’inondation de la région traversée par la route du Sud, aux environs de la capitale, et l’interruption momentanée de la circulation normale. Toutefois, les communications postales sont maintenues ainsi que le passage des voyageurs et des transports les plus urgents. La récolte, surtout dans les plaines avoisinantes, se trouve gravement compromise.
Sur la côte est, à Tamatave, le jardin d’essais d’Ivoline est endommagé par les eaux. La rivière Ivohitra qui passe à Brickaville présente de fortes crues.
Dans la région sud-est, le bac qui est en service sur la route de Mananjary à Fianarantsoa ne peut fonctionner en raison de la crue et plusieurs éboulements ont été relevés sur cette même route sans que cependant la circulation ait été interrompue.
Il n’est fait mention d’aucun accident de personnes et toutes les dispositions sont prises pour effectuer dans un délai minimum la réparation de tous les dégâts.
L’Aurore

Les Comores deviennent province malgache

Le projet de budget de Madagascar pour 1914, prévoyant le rattachement des Comores à Madagascar et la suppression du trésorier de Mayotte, est actuellement au ministère des Finances.
Le léger retard dans la promulgation du budget de cette colonie provient des suppressions de crédit nécessitées par ce rattachement.
Le Courrier colonial


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17 février 2014

Il y a 100 ans : On se plaint à Tananarive

De notre correspondant particulier :
La circulation dans la capitale de la colonie devient de plus en plus difficile, pour ne pas dire impossible. On se croirait à Paris !
Sur tous les points de la ville, on a commencé des travaux de réfection des rues, rendant impossible l’accès de certains quartiers.
L’utilité de ces travaux n’est pas contestable, mais un peu plus de méthode eût été nécessaire.
Au lieu de faire comme en France, où on empierre les routes par moitié, de façon à ne pas entraver la circulation, ici on travaille sur la largeur totale de la chaussée.
C’est ainsi que la voie contournant le lac d’Anosy se trouve défoncée sur deux côtés à la fois et que les quartiers d’Isotry, Isoraka, Soanierana sont isolés de celui de Mahamasina ; de plus, par suite du manque d’indication au sujet des travaux, il se produit un véritable encombrement : piétons, véhicules et cyclistes qui s’engagent sur cette vois, ne peuvent passer et sont obligés de revenir sur leurs pas !

Colons contre colons

Il vient de se produire, à Madagascar, un de ces fâcheux conflits entre colons qui deviennent heureusement de plus en plus rares. Ces incidents entravent le développement de la colonisation et portent atteinte au prestige du vazaha au regard de l’indigène. Voici les faits :
Un colon, établi comme commerçant à Madagascar depuis plus de trente ans, voulut acquérir des terres pour se livrer à la culture. Il avisa un territoire sur lequel des indigènes avaient un droit d’occupation. Il s’entendit avec eux et leur avança les fonds nécessaires pour faire immatriculer les terres à leur profit, avec promesse qu’ils les lui vendraient ensuite, en se réservant pour eux certains terrains.
Là-dessus interviennent des colons voisins, qui accusent leur compatriote de tentative d’accaparement, incitent les indigènes à ne pas tenir leur promesse, provoquent d’autres demandes d’occupation des terrains, etc.
Bref, ils font si bien que l’affaire est en suspens depuis deux ans.
De tels faits, répétons-le, sont déplorables et ne peuvent que porter préjudice à tous.
Malheureusement, aux colonies, l’entente ne règne pas toujours entre nos compatriotes, dont les intérêts sont souvent compromis par de telles discordes.

Le Courrier colonial


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16 février 2014

Il y a 100 ans : Retard de livraison des colis postaux

On se plaint à Tamatave, et les commerçants en souffrent, de ce que l’insuffisance du personnel de la douane à Tamatave cause un grand retard dans la livraison des colis postaux, quelle que soit d’ailleurs la diligence des vérificateurs.
La Direction des Douanes à Tananarive ne pourrait-elle expédier à Tamatave un ou deux vérificateurs de plus, ce qui n’est que juste et nécessaire ?
De plus, les commerçants, vu l’exiguïté du local de la Douane, demandent que les colis postaux soient livrés directement par la Poste – ce qui paraît aussi assez normal !
Il a fallu le mois dernier 4 jours – exactement du 7 au 11 – pour délivrer les colis postaux arrivés par le Natal.
Puisque vous veillez à tout, M. Picquié, puisque vous êtes l’homme universel par qui tout se fait et sans qui rien ne se fait dans la Grande Île – ce qui n’est pas un mince honneur !… – voyez donc comment vous pourriez remédier à ces inconvénients.

Les événements et les hommes

– Le Journal de Madagascar du 17 décembre 1913, qui se publie à Tamatave, annonce que des fouilles actives étaient entreprises depuis quelques jours dans un terrain situé à l’angle du cimetière, dans le but de retrouver un trésor, soi-disant un demi-million, que des indigènes auraient enfoui au pied d’un arbre.
Diable ! Un trésor ? à l’angle d’un cimetière !… Va-t-on voir naître à Tamatave une histoire analogue à celle de Hué ?
Ne faisons point de pronostics, et attendons ce que l’esprit d’initiative va peut-être produire d’imprévu dans l’île de M. Picquié.
– Une assez forte secousse sismique a été ressentie le 15 décembre au soir en Émyrne.
Ce tremblement de terre a duré 5 secondes environ et n’a point causé d’accident.
– Anandry, un des chefs de bandes de voleurs de bœufs qui se tiennent aux frontières des provinces de Majunga, Maevatanana et Morondava, a été capturé par une patrouille le mois dernier. Depuis que, grâce à une administration lamentable, la surveillance exercée aux frontières de ces provinces se relâche par trop, ces bandes foisonnent et rapinent à l’aise. Il reste encore pas mal de chefs à arrêter et plus encore de leurs disciples avant que la sécurité revienne à Madagascar.

Les Annales coloniales


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14 février 2014

Il y a 100 ans : À propos de fossiles nouvellement exposés au Muséum d’histoire naturelle (3)

(Suite et fin.)
Celui-ci raconte qu’allant aux îles de la Sonde il atterrit avec quelques autres marins à une île déserte où se trouvait un œuf de Rokh dont la coquille entr’ouverte laissait passer la tête du jeune oiseau. « Mes compagnons, ajoute-t-il, après avoir, malgré mes avertissements, brisé l’œuf à coups de hache, mangèrent le poussin. Sur ces entrefaites parurent au loin comme deux grands nuages blancs ; le capitaine reconnut de suite que c’étaient des Rokhs et, faisant embarquer précipitamment tout son monde, il mit à la voile. Les cris de ces monstres retentissaient dans les airs comme autant de coups de tonnerre.
« Dès qu’ils eurent vu l’œuf cassé et leur petit mort, ils prirent chacun dans leurs serres un rocher gros comme une montagne, et, se dirigeant en toute hâte de notre côté, ils planèrent quelques instants au-dessus de nos têtes, puis laissèrent tomber ces rochers ; l’un entr’ouvrit, tout à côté de nous, la mer dont nous aperçûmes le fond, et l’autre brisa en mille pièces notre pauvre navire dont l’équipage périt au milieu des flots. »
En réalité, le Rokh – et Ibn Batouta nous confirme dans cette opinion – cet oiseau spécial aux mers de Chine et à la partie méridionale de l’Océan Indien, qui n’apparaissait qu’à certaines saisons de l’année, qui obscurcissait le ciel et faisait sombrer les navires, est la personnification poétique des trombes, des cyclones et des typhons, en un mot de tous ces terribles météores que l’imagination féconde des marins orientaux a ainsi dénaturés.
Grâce au squelette du Muséum, il ne reste plus rien aujourd’hui de ces hypothèses ni de ces légendes, car, comme il est facile de s’en rendre compte, l’Æpyornis de Madagascar était incapable de voler et se mouvait à terre lourdement ; ses ailes étaient extrêmement, ridiculement petites et, comme le montrent ses phalanges, il n’avait pas de serres ; ses pattes étaient dépourvues de pouce et n’avaient que trois doigts comme celles des casoars et des nandous.
Pour terminer, rappelons que c’est un œuf d’Æpyornis, rapporté à la suite d’un périple par des navigateurs carthaginois, qui était suspendu à la voûte du temple de Tanit, temple dont Flaubert donne, dans Salammbô, une si belle description.
G. G.

Journal des débats politiques et littéraires


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13 février 2014

Il y a 100 ans : À propos de fossiles nouvellement exposés au Muséum d’histoire naturelle (2)

(Suite.)
Telle est probablement la cause qui a permis à Madagascar de rester le témoin unique d’un âge géologique dont les traces ont été effacées partout ailleurs, et de posséder un nombre d’espèces animales et végétales hors de proportion avec le peu d’étendue qu’il présente aujourd’hui.
Ces quelques données un peu ardues étant admises, il n’y a plus lieu de s’étonner de découvrir encore vivants à Madagascar des animaux aujourd’hui disparus de tout le reste du globe, par exemple d’y voir vingt-trois espèces de ces jolis lémuriens (ou « faux-singes à museau de renard » comme disait Geoffroy Saint-Hilaire) gambadant dans les forêts, tandis que leurs proches parents dans la grande famille zoologique sont morts pendant l’oligocène et qu’on retrouve nombreux leurs restes dans les gisements de phosphorites du centre de la France.
Mais, contemporains de cette faune actuelle, vivaient, il y a peu d’années encore, quelques siècles à peine, d’autres grands animaux mal armés pour se défendre que leur taille mettait dans de mauvaises conditions biologiques et que l’homme a décimés ; il y avait parmi ces disparus des lémuriens géants de la dimension d’un petit poney, des oiseaux de trois mètres de hauteur, voisins des autruches, et des casoars. C’est le squelette de l’un de ces grands oiseaux, l’Æpyornis maximus, que le Muséum vient de monter et expose dans ses galeries.
Depuis le milieu du siècle dernier, époque à laquelle Geoffroy Saint-Hilaire a attiré l’attention sur cet animal gigantesque en montrant à l’Académie des sciences quelques ossements brisés et des œufs de dimensions colossales (d’une capacité de huit à dix litres, celle d’un seau d’eau) qu’il venait de recevoir de Madagascar, les hypothèses les plus variées ont été émises à son sujet. Tour à tour, faute de documents probants, les naturalistes ont voulu faire de l’Æpyornis un oiseau de proie, un pingouin, un canard ; on a cherché aussi à l’identifier avec le « griffon », que Marco Polo décrit comme un « aigle colossal dont les ailes couvrent un espace de trente pas et qui enlève dans ses serres puissantes des éléphants, les laissant ensuite tomber de haut pour se nourrir de leurs chairs écrasées », ou au Rokh dont parle Sindbad le Marin, dans les Mille et une Nuits.
(À suivre.)

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12 février 2014

Il y a 100 ans : À propos de fossiles nouvellement exposés au Muséum d’histoire naturelle (1)

Au cours de l’année dernière, la plupart des collections du Muséum se sont enrichies de documents précieux, mais à la surface de notre vieille planète il n’est pour ainsi dire plus de découverte zoologique sensationnelle à faire ; seules la recherche et l’étude des créatures disparues qui ont peuplé la terre aux âges lointains peuvent maintenant donner lieu à des trouvailles dignes d’exciter l’admiration et l’étonnement de la foule. C’est donc vers la galerie de paléontologie qu’il faut, cette année encore, entraîner les visiteurs et les amis du Jardin des Plantes. Ils y trouveront trois pièces qui par leur conservation, leur beauté, leur intérêt scientifique et leurs grandes dimensions, sont dignes d’être signalées à part dans la longue liste des nouveautés entrées dans la collection en 1913 : un crâne de Triceratops, un squelette complet d’Æpyornis, et un cadavre de mammouth.
Madagascar est une terre étrange ; tout y est spécial, caractéristique ; habitants, faune, flore. Son histoire géologique, autant qu’on peut la reconstituer, explique dans une certaine mesure cette individualité. Toutes les découvertes paléontologiques montrent en effet qu’aux temps secondaires l’Amérique du Sud, l’Afrique méridionale, Madagascar et l’Australie formaient un vaste ensemble de terres complètement séparées de celles situées au Nord, qui comprenaient l’Afrique septentrionale, l’Europe, l’Asie et l’Amérique du Nord. Vers l’époque jurassique, une grande brèche s’étendant jusqu’aux bouches de l’Indus s’est formée dans le continent indo-africain, et Madagascar s’est trouvé séparé de l’Afrique.
Pendant tout le début de la période tertiaire, Madagascar a donc été rattaché à l’Inde, à l’Australie et à l’Amérique du Sud, mais des cataclysmes volcaniques, dont les nombreuses îles de l’Océan Indien sont encore les témoins, ont démembré peu à peu ce continent, et tandis que l’Amérique du Sud et l’Inde, comme l’avait été précédemment l’Afrique, se trouvaient mis en contact avec les continents du Nord et recevaient ainsi par immigration une faune nouvelle qui détruisait où dénaturait celle existante, Madagascar restait isolé, conservant dans toute sa pureté sa faune tertiaire.
(À suivre.)

Journal des débats politiques et littéraires


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11 février 2014

Il y a 100 ans : La paresse et le bâton

Les anciens rois malgaches étaient des gens pratiques ; ils connaissaient bien leurs sujets et les traitaient en conséquence :
Si tu trouves des gens couchés après le lever du soleil, disait le bon prince Andrianampoinimerina à ses fonctionnaires, tu les réveilleras à coups de bâtons.
Le temps est passé de ces moyens aussi radicaux qu’efficaces pour secouer la paresse indigène.
Cependant, il est urgent de mettre un frein aux rapines de trop nombreux Malgaches qui ont pris la douce habitude de remplacer le produit du travail par celui du vol.
À l’œuvre, nos bons humanitaires et dites-nous au moins comment il faut s’y prendre pour transformer les fainéants parasites de nos colonies en travailleurs… conscients.
Peut-être proposerez-vous de leur envoyer certains délégués de la C. G. T., que des malheurs récents ont mis en disponibilité. Ils enseigneront à nos sujets que l’homme est libre de son travail et qu’il a le droit de gagner beaucoup en besognant peu. Mais, d’un tel enseignement, l’indigène tirera probablement cette conclusion qu’il a le droit de gagner beaucoup en faisant le seul effort de se tourner les pouces.
Allons, messieurs les humanitaires, nous attendons votre glose !

Un conflit théâtral

Il y a conflit entre Tamatave et Saint-Denis de la Réunion à propos de spectacles. Les colons malgaches reprochent aux Bourbonnais de n’aimer que la musiquette et pas la comédie, tandis qu’eux, à Tamatave, préfèrent, à l’esprit d’un Maurice Donnay, la force tragique d’un Bernstein et la bonne et franche gaîté d’un Courteline et d’un Feydeau aux flonflons de Manon ou de la Mascotte. Et comme c’est la même troupe qui dessert les deux colonies, nos compatriotes de Tamatave déclarent que, payant davantage, ils doivent être servis à leur goût.
Là-dessus, les Bourbonnais de Saint-Denis répliquent qu’ils aiment autant l’esprit qu’à Tamatave, mais qu’ils réprouvent le théâtre grivois où l’on ne peut aller en famille.
Espérons que l’on trouvera bientôt un terrain d’entente et que nous n’aurons pas le douloureux spectacle de voir la guerre allumée entre ces deux colonies pour les beaux yeux de Maurice Donnay, d’Audran ou de Courteline.

Le Courrier colonial


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10 février 2014

Il y a 100 ans : L’automobile à Madagascar

Le bureau des services automobiles à Madagascar a publié récemment un rapport sur la situation en 1912.
Il en résulte que ce système de transport en commun est en réel progrès. Alors qu’en 1909 le nombre de kilomètres parcourus n’était que 72 606, il atteignait, en 1912, 207 687 kilomètres, soit exactement trois fois plus.
Cependant les dépenses ne sont que deux fois et demie supérieures au chiffre de 1909, tandis que les recettes ont presque quadruplé, passant de 57 335 francs à 207 687 francs.

Néanmoins, l’exercice se solde par un déficit de 59 000 francs. Mais « il ne faut pas considérer le service des automobiles comme une entreprise pouvant donner des résultats financiers positifs, c’est avant tout une entreprise nécessaire au développement de la colonie ». À ce point de vue, les services automobiles ont amplement rempli leur rôle.

Une intéressante peuplade de Madagascar

M. Aujas, administrateur des colonies, a fait, aujourd’hui, dans le grand amphithéâtre de l’École Coloniale, une conférence fort intéressante, accompagnée de projections, sur les Betsimisaraka, à Madagascar.
L’auteur a indiqué la situation géographique des Betsimisaraka, leurs origines et traditions historiques. Après avoir esquissé un portrait des hommes et des femmes, il a exposé l’organisation de la société et de la famille, dépeint les mœurs, les coutumes en usage chez cette peuplade.
Il a rappelé les immigrations arabes sur la côte Est, les séjours prolongés que firent au milieu de ces noirs, pendant trois cents ans, du seizième au dix-neuvième siècle, les corsaires et pirates arabes, anglais, hollandais et français, les guerres intestines que se firent les naturels du pays, et, finalement, leur assujettissement à la monarchie hova, jusqu’en 1896, époque de l’annexion de Madagascar à la France.
M. Aujas a indiqué les caractères tant physiques que moraux de cette race, foncièrement bonne, douce, hospitalière, mais paresseuse, chez qui l’alcoolisme a causé de grands ravages. L’auteur a tracé de la femme betsimisaraka et de la naissance des enfants, du mariage, des fêtes et des cérémonies religieuses en honneur dans cette peuplade un curieux tableau qui témoigne d’une parfaite connaissance de ces indigènes.
Le Courrier colonial


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9 février 2014

Il y a 100 ans : Madagascar et la Réunion menacés de la peste

Les mesures de défense que nos colonies de Madagascar et de la Réunion sont obligées de prendre contre les provenances pesteuses de l’île Maurice deviennent vraiment onéreuses. Récemment encore, quatre personnes venant à la Réunion par un paquebot des Messageries Maritimes, il fallut débarquer à un débarquement en haute rade, conduire les suspects au lazaret, etc. L’île Maurice, grâce à l’insouciance de l’administration britannique, est devenue le rendez-vous de toutes les pestes asiatiques : le déboisement, l’absence de mesures prophylactiques contre les innombrables Hindous, toujours sales, toujours malsains, et toujours plongés dans les cours d’eau réduits, en été, à des filets bourbeux parce qu’aucune ombre ne les protège contre les rayons du soleil, ont fait de cette colonie, considérée autrefois comme un sanatorium, l’un des points les plus dangereux du globe au point de vue sanitaire.
L’administration anglaise, qui depuis la conquête en 1810, a l’idée fixe d’anéantir l’élément français existant dans l’île, et de la transformer en une dépendance de l’Inde, ne fait rien, ou presque rien, pour enrayer le mal.
La peste a éclaté à la Réunion, elle a été jugulée en trente jours. À Madagascar, l’administration n’a pas hésité à faire incendier plusieurs immeubles pour enrayer un commencement de peste importé de l’île Maurice.
Mais la menace reste constante, et nos compatriotes de la Réunion et de Madagascar réclament la suppression du service des Messageries Maritimes entre leurs îles et Maurice. Il faudra bien en venir là si nos amis, les Anglais, continuent à se livrer avec tant de sollicitude à la culture des microbes en vue de l’exportation.
Le Courrier colonial

Cours de peinture et de dessin

M. Supparo rappelle aux élèves qui n’ont pas été admis le 10 novembre dernier de se présenter le jeudi 29 courant, à 2 heures de l’après-midi, à son domicile, avenue Labourdonnais, munis de dessins nouveaux.

Journal officiel de Madagascar et Dépendances


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8 février 2014

Il y a 100 ans : Les crimes se multiplient à Madagascar

De notre correspondant particulier de Maevatanana :
Deux attentats ont encore été commis sur la route de l’ouest, l’un près de Mahatsinjo, l’autre non loin d’Antanimbary, par des rôdeurs, non seulement rebelles à tout travail, mais encore habitués à ne vivre que de rapines.
Il semble que parmi les individus arrêtés il se trouve des gens ayant été mêlés au meurtre d’un convoyeur d’or du poste aurifère de Ranomandry et, plus anciennement, à l’assassinat d’un autre convoyeur appartenant au poste aurifère de Tainangidina.
La plupart de ces malfaiteurs avaient été arrêtés à ce moment, mais l’administration d’alors les laissa s’envoler et, depuis, on n’entendit plus parler d’eux.
La création de postes à Mahatsinjo et Antanimbary, la réorganisation de ceux de Manerinerina et de Maevatanana s’imposent si l’on veut rétablir la sécurité.
Il serait bon également de renforcer l’effectif de la brigade de Maevatanana de façon à pouvoir combiner des battues, rendues indispensables entre Andriamena, Maevatanana, Andriba.
Dans ces parages se trouvent un certain nombre de repris de justice dangereux, dont la capture pourrait bien être mouvementée. Les enquêtes ouvertes se poursuivent activement au milieu de grandes difficultés.
Il faut rendre responsables les fokonolona, souvent trop complaisants, et faire quelques exemples salutaires dans le personnel des chefs de canton et parmi leurs secrétaires si l’on veut rendre la tranquillité à des populations qui ne peuvent actuellement se livrer sans inquiétude à leurs occupations habituelles.

Création d’établissements frigorifiques à Tamatave

Les colons de la région de Tamatave sont fort satisfaits.
Ils seront, en effet, les premiers à bénéficier de l’autorisation donnée par M. Picquié à la Société Rochefortaise d’établir des établissements frigorifiques dans cette ville.
Ils voient là, et avec juste raison, un nouvel et important élément d’activité pour le pays. Les chiffre des exportations va augmenter ainsi très sensiblement.
L’avenir apparaît d’autant plus souriant aux Tamataviens que la vallée de l’Ivondro est, on le sait, très fertile, et que l’achèvement du canal d’Ivondro à Tamatave va amener vers cette ville tous les produits de la région.

Le Courrier colonial


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7 février 2014

Il y a 100 ans : Le développement agricole de Madagascar (3)

(Suite et fin.)
Pour diminuer les inconvénients de l’endiguement, le service de la colonisation de la Grande Île a commencé à effectuer divers travaux hydrauliques, notamment dans la plaine de la Manandona et dans d’autres vallées.
Un réseau de canaux appropriés permettra de répartir les grandes quantités de limon, charriées par les rivières sur la surface des marais, et de rétablir peu à peu l’équilibre entre le fleuve et les terrains environnants.
Dans une vallée de la province de Tananarive, la rupture des digues a démontré combien il est dangereux de ne pas entretenir le lit des fleuves. La Catsoaka, l’Andromba, la Mananara sont autant de plaines que, seuls, des travaux d’aménagement des eaux pourront rendre définitivement cultivables.
L’adjudication des travaux des plateaux d’Antsonjo, au pied de la montagne d’Ambre, dans la province de Diégo-Suarez, est le commencement de la mise en valeur de ces dépôts volcaniques qui deviendront aussi fertiles que la cuvette de Betafo le jour où ils seront suffisamment arrosés.
Dans les montagnes de Betroka et d’Ivohibe, le service de colonisation et l’administration locale poursuivent, de concert, l’exécution de travaux d’hydraulique agricole, qui rendront de véritables services à ces régions.
Trop souvent, aux colonies, nous sommes tentés de ne tenir aucun compte des travaux effectués avant notre arrivée par les populations indigènes, suivant des usages qui n’étaient peut-être pas le fruit du raisonnement ni d’études scientifiques, mais qui s’adaptaient au milieu dans lequel vivaient les habitants.
À Madagascar, notre administration a eu la sagesse de rester dans les traditions de l’agriculture malgache, en améliorant, bien entendu, les installations dues aux anciens souverains de l’île et en continuant leur œuvre suivant les principes de la science de l’hydraulique agricole.
Ainsi elle arrivera à assurer la complète mise en valeur d’une colonie dont l’agriculture paraît de plus en plus devoir constituer la principale source de richesses.
A. Chalamel,
Député de l’Ardèche

Le Courrier colonial


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6 février 2014

Il y a 100 ans : Le développement agricole de Madagascar (2)

(Suite.)
Le Sambirano est plus fertile : environ 1 200 hectares ont été plantés en manioc, toutefois il n’est pas possible de cultiver indéfiniment ce produit sur le même sol. Une rotation s’impose pour laquelle la canne à sucre est tout indiquée. Mais elle ne peut s’accommoder des huit mois de sécheresse de cette contrée et il faut dériver les eaux du Sambirano pour fertiliser la terre, qui n’est arrosée qu’en temps d’inondation.
L’administration s’est préoccupée de donner satisfaction aux demandes des agriculteurs de la plaine située entre Antsirabe et Betafo, qui, eux, se plaignaient d’avoir à souffrir, chaque année, des inondations de l’Andrantsay, dont le cours doit être canalisé et régularisé jusqu’à son déversoir près de Betafo.
Avant notre arrivée dans la colonie, les souverains hovas avaient fait exécuter des travaux importants d’aménagement des eaux. Les digues que l’on rencontre tout le long de l’Ikopa et des autres fleuves de la province de Tananarive témoignent d’une remarquable continuité de vues et constituent certainement l’œuvre la plus considérable parmi les travaux d’hydraulique agricole qui ont été effectués dans la Grande Île par les indigènes. On aurait pu concevoir un autre aménagement des eaux, plus rationnel, ne nécessitant pas l’établissement des digues et la création de véritables réseaux de canaux d’irrigation, de drainage et de colmatage. Mais l’endiguement est la conception qui s’est le plus facilement présentée à l’esprit des peuples, bien qu’il présente les inconvénients suivants : exhaussement du lit du fleuve qui est resserré entre ses digues et qui arrive à couler sur une crête au lieu d’occuper un thalweg ; accumulation dans les parties basses des eaux des plaines environnantes qui, ne pouvant regagner le lit du fleuve plus élevé, envoient par infiltration un supplément d’eau nuisible dans les rizières.
Si, en outre, les digues cèdent, comme il arrive parfois, les eaux causent des dommages, parfois irréparables, aux propriétés avoisinantes. Il faut donc les placer sous la surveillance et le contrôle rigoureux de l’autorité technique.
(À suivre.)

Le Courrier colonial


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5 février 2014

Il y a 100 ans : Le développement agricole de Madagascar (1)

Le rapide développement agricole de Madagascar oblige l’administration de cette colonie à se préoccuper de plus en plus de l’aménagement des eaux dans toutes les régions cultivées ou cultivables.
L’effort du Service de Colonisation s’est surtout porté sur la province d’Antsirabe, qui se prête tout particulièrement à l’exécution de travaux d’hydraulique agricole. Des réservoirs ont été créés, des canaux établis. Celui d’Ambono, qui arrose le plateau d’Antsirabe et qui assure l’utilisation de chutes d’eau, rend les plus grands services. Long de 12 kilomètres, il pourvoit aux besoins industriels et agricoles d’une région de plus de 2 000 hectares.
Les travaux d’aménagement entrepris, il y a quatre ans, dans la plaine qui environne Tananarive, ont été poursuivis. Les deux premiers bancs rocheux, qui encombraient le lit de l’Ikopa, ont été ouverts, les autres sont compris dans les travaux en cours.
Dans la vallée de la Namba, un barrage permet la dérivation de la rivière et la répartition des eaux dans une vaste plaine que les cultivateurs avaient dû abandonner.
Les grands travaux d’amélioration de la plaine de Marovoay, dans la province de Majunga, se poursuivent activement. Le canal de la rive gauche, d’une longueur de 9 kilomètres, qui débite 4 mètres cubes par seconde, suffit à l’irrigation de plus de 3 000 hectares ; celui de la rive droite fertilisera également une vaste étendue de terres.
Le canal de navigation et de drainage d’Antsateraka réunit la Betsiboka à la Marovoay.
Dans la province de Morondava, grâce à la dérivation du Muhajilo aux chutes de Telomita, la grande vallée de l’Ouest va devenir un centre de colonisation important.
Parmi les régions qui ont particulièrement attiré l’attention des Européens dans ces dernières années se trouvent les plaines du Mangoro et du Sambirano.
Mais les médiocres résultats obtenus par les plantations de manioc faites dans les alluvions ou plutôt dans les sables du Mangoro, ont démontré que, seules, les terres arrosées pourront être utilement cultivées.
(À suivre.)

Le Courrier colonial


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3 février 2014

Il y a 100 ans : Avis concernant les radiotélégrammes d’alarme et d’avertissement de cyclones

Un service d’avertissement de passage des cyclones au moyen des postes de télégraphie sans fil est organisé à titre d’essai sur les côtes Est, Nord-Ouest et Ouest de Madagascar.
Le télégramme d’alarme, provenant de l’observatoire de Tananarive, sera émis pendant toute la durée du passage probable du météore dans la zone d’action des postes, à toutes les heures paires (sauf entre minuit et six heures du matin), alternativement par les postes de Mayotte et de Majunga dans le cas d’un cyclone intéressant la région Nord-Ouest de l’île ou le canal de Mozambique, et alternativement par les postes de Mayotte et de Diego-Suarez dans le cas d’un cyclone intéressant les régions Nord-Est et Est de l’île.
Le télégramme d’alarme sera précédé et suivi du signal d’avertissement – – – – · · – – – – répété à de courts intervalles ; ce signal est spécialement réservé à cet usage et pourra, le cas échéant, indiquer à lui seul, à défaut d’autres précisions, qu’il y a lieu de craindre le passage d’un cyclone.
Les commandants de navires à la mer pourvus de T. S. F. pourront signaler directement aux postes radiotélégraphiques de la Colonie les perturbations d’allure cyclonique qu’ils rencontreraient, de manière à étendre autant que possible la portée de ce service d’avertissement.
Journal officiel de Madagascar et Dépendances

Courrier des colonies

On écrit de Tananarive à l’agence Fournier :
« Dans la nuit du 25 au 26 novembre dernier, une bande de malfaiteurs composée de dix à quinze indigènes, originaires de l’Émyrne, a attaqué des charretiers entre Andriba et Mahatonigo, route de l’Ouest (province de Maevatanana). Parmi ces derniers, il y a eu un tué et un blessé.
« Quelques jours après, le chef du poste administratif d’Andriba a fait connaître télégraphiquement qu’il avait procédé à l’arrestation de cinq indigènes.
« L’un d’entre eux a été formellement reconnu par le charretier blessé. »

Le Matin


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2 février 2014

Il y a 100 ans : L’entrée en franchise des dentelles malgaches

Nous avons signalé, dans un de nos précédents numéros, l’importance croissante du commerce des dentelles et des broderies de Madagascar.
M. Picquié, par un avis inséré au Journal Officiel de la colonie, a rappelé que broderies et dentelles ne seraient admises en franchise à leur entrée en France, qu’autant qu’elles seraient accompagnées d’un certificat d’origine.
Nos compatriotes, qui désireraient effectuer des envois par la poste, pourront en faire certifier l’origine par le receveur des douanes ou l’agent des contributions indirectes, en présentant leur pli ouvert à l’un de ces fonctionnaires qui mentionnera sur le paquet l’attestation de l’origine du contenu.

Le Courrier colonial

Les événements et les hommes

– Le correspondant du Journal de Madagascar lui signale de Tananarive au début de décembre que des pillards ont attaqué, près d’Andriba, un convoi ; un des charretiers a été tué et l’autre grièvement blessé.
Cinq des indigènes composant cette bande ont été arrêtés aussitôt. On s’attend à l’arrestation des autres complices.
Il semble que sous le digne M. Picquié la sécurité ne règne pas dans la Grande Île.
– De leur côté, les Petites Affiches signalent un attentat près d’Antanimbarindratsitsoraka. Les deux endroits sont d’ailleurs à peu près dans le même rayon.
Notre confrère fait ce commentaire :
« Si les routes étaient mieux surveillées, cela n’arriverait pas, ou tout au moins les attentats de ce genre se raréfieraient.
« Malheureusement, les effectifs de milice dont disposent les chefs de province sont insuffisants pour assurer tous les services.
« En attendant, il y a deux morts et plusieurs blessés. »
C’est ce qu’il y a de plus clair dans l’aventure ! Quant aux mesures que l’on prendra !… attendons !…
– Un beau jour, les arroseurs municipaux de Tamatave, – manquant du nécessaire ? un paresseux pour l’aller chercher ? nous l’ignorons – ont jugé simple de puiser de l’eau croupissante au canal d’Andronomandriana. Et l’on s’étonnera si la fièvre se déclare dans la ville !…
Il est vrai que dans d’autres cas on n’arrose pas du tout et la poussière vole. Les microbes aussi !…
Les Annales coloniales


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1 février 2014

Il y a 100 ans : La petite colonisation à Madagascar

Les chiffres publiés par le Journal Officiel de Madagascar font constater une progression très sensible du nombre des concessions accordées définitivement aux colons.
Mais il faut remarquer également qu’alors qu’autrefois les demandes de concessions portaient sur de très grandes étendues de terres et étaient faites par des sociétés ne disposant pas toujours des moyens d’action nécessaires, ou par des propriétaires rêvant de projets considérables, les demandes formulées à l’heure actuelle sont beaucoup plus modestes.
Le colon sollicite à titre gratuit ou achète la parcelle de terrain qu’il peut effectivement exploiter. Peu à peu, au fur et à mesure que ses ressources le lui permettent, il agrandit son domaine et arrive parfois à créer de fort belles plantations.
Le café, la vanille constituent la base des principales cultures, dans diverses provinces côtières les efforts se sont portés vers les plantations de cocotiers, d’ylang-ylang, de girofliers.
Ailleurs la culture de la vigne a donné des résultats très satisfaisants. Sur le plateau central, les terrains semblent plus appropriés à la culture des céréales et aux plantations de mûriers.
Enfin, les cultures tropicales peuvent être tentées avec chances de succès, sur les terrains côtiers.
Bien rares les colons qui ne voient pas leurs efforts quelque peu récompensés après plusieurs années de labeur.

La radiographie à Madagascar

À Tananarive, la radiographie a pris une réelle importance et rend de véritables services.
Dans le laboratoire de l’école de médecine de la capitale malgache, des expériences très nombreuses et fort intéressantes sont faites par le distingué directeur de l’école.
Au moyen de la radiographie, les médecins et les chirurgiens évitent ces longs tâtonnements qui sont quelquefois si préjudiciables à leurs malades.
Ces procédés, si nouveaux pour ceux-ci, frappent si bien l’esprit de nos sujets qu’ils sont tentés de considérer ceux qui les soignent de cette façon, comme des êtres supérieurs.
Nous retrouverons peut-être ainsi une partie du prestige dont nous jouissions jadis auprès des indigènes.

Le Courrier colonial


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