17 février 2014

Il y a 100 ans : On se plaint à Tananarive

De notre correspondant particulier :
La circulation dans la capitale de la colonie devient de plus en plus difficile, pour ne pas dire impossible. On se croirait à Paris !
Sur tous les points de la ville, on a commencé des travaux de réfection des rues, rendant impossible l’accès de certains quartiers.
L’utilité de ces travaux n’est pas contestable, mais un peu plus de méthode eût été nécessaire.
Au lieu de faire comme en France, où on empierre les routes par moitié, de façon à ne pas entraver la circulation, ici on travaille sur la largeur totale de la chaussée.
C’est ainsi que la voie contournant le lac d’Anosy se trouve défoncée sur deux côtés à la fois et que les quartiers d’Isotry, Isoraka, Soanierana sont isolés de celui de Mahamasina ; de plus, par suite du manque d’indication au sujet des travaux, il se produit un véritable encombrement : piétons, véhicules et cyclistes qui s’engagent sur cette vois, ne peuvent passer et sont obligés de revenir sur leurs pas !

Colons contre colons

Il vient de se produire, à Madagascar, un de ces fâcheux conflits entre colons qui deviennent heureusement de plus en plus rares. Ces incidents entravent le développement de la colonisation et portent atteinte au prestige du vazaha au regard de l’indigène. Voici les faits :
Un colon, établi comme commerçant à Madagascar depuis plus de trente ans, voulut acquérir des terres pour se livrer à la culture. Il avisa un territoire sur lequel des indigènes avaient un droit d’occupation. Il s’entendit avec eux et leur avança les fonds nécessaires pour faire immatriculer les terres à leur profit, avec promesse qu’ils les lui vendraient ensuite, en se réservant pour eux certains terrains.
Là-dessus interviennent des colons voisins, qui accusent leur compatriote de tentative d’accaparement, incitent les indigènes à ne pas tenir leur promesse, provoquent d’autres demandes d’occupation des terrains, etc.
Bref, ils font si bien que l’affaire est en suspens depuis deux ans.
De tels faits, répétons-le, sont déplorables et ne peuvent que porter préjudice à tous.
Malheureusement, aux colonies, l’entente ne règne pas toujours entre nos compatriotes, dont les intérêts sont souvent compromis par de telles discordes.

Le Courrier colonial


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