De notre correspondant particulier :
La circulation dans la
capitale de la colonie devient de plus en plus difficile, pour ne pas dire
impossible. On se croirait à Paris !
Sur tous les points de la
ville, on a commencé des travaux de réfection des rues, rendant impossible
l’accès de certains quartiers.
L’utilité de ces travaux
n’est pas contestable, mais un peu plus de méthode eût été nécessaire.
Au lieu de faire comme en
France, où on empierre les routes par moitié, de façon à ne pas entraver la
circulation, ici on travaille sur la largeur totale de la chaussée.
C’est ainsi que la voie
contournant le lac d’Anosy se trouve défoncée sur deux côtés à la fois et que
les quartiers d’Isotry, Isoraka, Soanierana sont isolés de celui de
Mahamasina ; de plus, par suite du manque d’indication au sujet des
travaux, il se produit un véritable encombrement : piétons, véhicules et
cyclistes qui s’engagent sur cette vois, ne peuvent passer et sont obligés de
revenir sur leurs pas !
Colons contre colons
Il vient de se produire,
à Madagascar, un de ces fâcheux conflits entre colons qui deviennent
heureusement de plus en plus rares. Ces incidents entravent le développement de
la colonisation et portent atteinte au prestige du vazaha au regard de l’indigène. Voici les faits :
Un colon, établi comme
commerçant à Madagascar depuis plus de trente ans, voulut acquérir des terres
pour se livrer à la culture. Il avisa un territoire sur lequel des indigènes
avaient un droit d’occupation. Il s’entendit avec eux et leur avança les fonds
nécessaires pour faire immatriculer les terres à leur profit, avec promesse
qu’ils les lui vendraient ensuite, en se réservant pour eux certains terrains.
Là-dessus interviennent
des colons voisins, qui accusent leur compatriote de tentative d’accaparement,
incitent les indigènes à ne pas tenir leur promesse, provoquent d’autres demandes
d’occupation des terrains, etc.
Bref, ils font si bien
que l’affaire est en suspens depuis deux ans.
De tels faits,
répétons-le, sont déplorables et ne peuvent que porter préjudice à tous.
Malheureusement, aux
colonies, l’entente ne règne pas toujours entre nos compatriotes, dont les
intérêts sont souvent compromis par de telles discordes.
Le Courrier colonial
L'intégrale en un livre numérique (un volume équivalant à 734 pages d'un ouvrage papier), disponible en deux endroits:
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