7 février 2014

Il y a 100 ans : Le développement agricole de Madagascar (3)

(Suite et fin.)
Pour diminuer les inconvénients de l’endiguement, le service de la colonisation de la Grande Île a commencé à effectuer divers travaux hydrauliques, notamment dans la plaine de la Manandona et dans d’autres vallées.
Un réseau de canaux appropriés permettra de répartir les grandes quantités de limon, charriées par les rivières sur la surface des marais, et de rétablir peu à peu l’équilibre entre le fleuve et les terrains environnants.
Dans une vallée de la province de Tananarive, la rupture des digues a démontré combien il est dangereux de ne pas entretenir le lit des fleuves. La Catsoaka, l’Andromba, la Mananara sont autant de plaines que, seuls, des travaux d’aménagement des eaux pourront rendre définitivement cultivables.
L’adjudication des travaux des plateaux d’Antsonjo, au pied de la montagne d’Ambre, dans la province de Diégo-Suarez, est le commencement de la mise en valeur de ces dépôts volcaniques qui deviendront aussi fertiles que la cuvette de Betafo le jour où ils seront suffisamment arrosés.
Dans les montagnes de Betroka et d’Ivohibe, le service de colonisation et l’administration locale poursuivent, de concert, l’exécution de travaux d’hydraulique agricole, qui rendront de véritables services à ces régions.
Trop souvent, aux colonies, nous sommes tentés de ne tenir aucun compte des travaux effectués avant notre arrivée par les populations indigènes, suivant des usages qui n’étaient peut-être pas le fruit du raisonnement ni d’études scientifiques, mais qui s’adaptaient au milieu dans lequel vivaient les habitants.
À Madagascar, notre administration a eu la sagesse de rester dans les traditions de l’agriculture malgache, en améliorant, bien entendu, les installations dues aux anciens souverains de l’île et en continuant leur œuvre suivant les principes de la science de l’hydraulique agricole.
Ainsi elle arrivera à assurer la complète mise en valeur d’une colonie dont l’agriculture paraît de plus en plus devoir constituer la principale source de richesses.
A. Chalamel,
Député de l’Ardèche

Le Courrier colonial


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