(Suite.)
Le Sambirano est plus
fertile : environ 1 200 hectares ont été plantés en manioc,
toutefois il n’est pas possible de cultiver indéfiniment ce produit sur le même
sol. Une rotation s’impose pour laquelle la canne à sucre est tout indiquée. Mais
elle ne peut s’accommoder des huit mois de sécheresse de cette contrée et il
faut dériver les eaux du Sambirano pour fertiliser la terre, qui n’est arrosée
qu’en temps d’inondation.
L’administration s’est
préoccupée de donner satisfaction aux demandes des agriculteurs de la plaine
située entre Antsirabe et Betafo, qui, eux, se plaignaient d’avoir à souffrir,
chaque année, des inondations de l’Andrantsay, dont le cours doit être canalisé
et régularisé jusqu’à son déversoir près de Betafo.
Avant notre arrivée dans
la colonie, les souverains hovas avaient fait exécuter des travaux importants
d’aménagement des eaux. Les digues que l’on rencontre tout le long de l’Ikopa
et des autres fleuves de la province de Tananarive témoignent d’une remarquable
continuité de vues et constituent certainement l’œuvre la plus considérable
parmi les travaux d’hydraulique agricole qui ont été effectués dans la Grande
Île par les indigènes. On aurait pu concevoir un autre aménagement des eaux,
plus rationnel, ne nécessitant pas l’établissement des digues et la création de
véritables réseaux de canaux d’irrigation, de drainage et de colmatage. Mais
l’endiguement est la conception qui s’est le plus facilement présentée à
l’esprit des peuples, bien qu’il présente les inconvénients suivants :
exhaussement du lit du fleuve qui est resserré entre ses digues et qui arrive à
couler sur une crête au lieu d’occuper un thalweg ; accumulation dans les
parties basses des eaux des plaines environnantes qui, ne pouvant regagner le
lit du fleuve plus élevé, envoient par infiltration un supplément d’eau
nuisible dans les rizières.
Si, en outre, les digues
cèdent, comme il arrive parfois, les eaux causent des dommages, parfois
irréparables, aux propriétés avoisinantes. Il faut donc les placer sous la
surveillance et le contrôle rigoureux de l’autorité technique.
(À suivre.)
Le Courrier colonial
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