Nous avons résumé, dans
un précédent numéro, la pittoresque interview de ce chef de canton indigène de
Madagascar qui allait, disait-il, se trouver obligé de voler si on ne lui
donnait pas de l’avancement.
Ces doléances ouvrent de
curieux horizons sur les procédés de certains fonctionnaires indigènes de la
Grande Île.
On sait ce qu’était le
régime administratif sous la domination hova ; il ressemblait beaucoup au
régime turc où le fonctionnaire, non payé, s’enrichissait aux dépens du
« contribuable ».
Beaucoup d’indigènes ont
conservé cette tradition et s’imaginent que rien n’est changé depuis
l’occupation française. Le chef de canton continue à donner des permis de
complaisance, à laisser abattre des bœufs malades pourvu qu’il soit rémunéré en
conséquence.
Le chef de canton
s’assure des services d’un secrétaire de son choix, et l’on cite le cas de ce
fonctionnaire indigène qui avait pris comme secrétaire un forçat, arrivant tout
droit du bagne où il venait de « tirer » cinq années de travaux
forcés ! On conçoit sans peine à quelles « combinaisons », à
quelles exactions pouvait se livrer un pareil personnage !
Nos confrères locaux de
la Grande Île s’élèvent avec raison contre cette mentalité.
Les indigènes, dit l’un
d’eux, qui acceptent les fonctions de l’État, savent à quoi ils
s’engagent : ils sont fixés d’avance sur le montant de leur salaire et sur
les charges qui leur incombent. Certes, il en est parmi eux, Dieu merci, qui
sont honnêtes et intègres. Mais d’autres le sont moins, voire même pas du tout.
Quelques sanctions
sévères serviraient d’exemple à ceux qui seraient tentés d’exploiter leurs
administrés.
Épilogue de l’affaire du Cercle de
Diégo-Suarez
Nous avions relaté, sans
commentaires, le cas de cet officier d’infanterie coloniale de Diégo-Suarez
qui, étant aux arrêts, se rendit au Cercle, et refusa de rentrer chez lui.
Nos lecteurs se
souviennent que l’on fut même obligé de le faire emmener par un piquet de
troupes.
Notre correspondant de
Diégo-Suarez nous annonce que le conseil de guerre de cette ville vient de
condamner cet officier à la destitution.
Le Courrier colonial
L'intégrale en un livre numérique (un volume équivalant à 734 pages d'un ouvrage papier), disponible en deux endroits:
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