21 février 2014

Il y a 100 ans : « Gratteurs » et « Grattés »

Nous avons résumé, dans un précédent numéro, la pittoresque interview de ce chef de canton indigène de Madagascar qui allait, disait-il, se trouver obligé de voler si on ne lui donnait pas de l’avancement.
Ces doléances ouvrent de curieux horizons sur les procédés de certains fonctionnaires indigènes de la Grande Île.
On sait ce qu’était le régime administratif sous la domination hova ; il ressemblait beaucoup au régime turc où le fonctionnaire, non payé, s’enrichissait aux dépens du « contribuable ».
Beaucoup d’indigènes ont conservé cette tradition et s’imaginent que rien n’est changé depuis l’occupation française. Le chef de canton continue à donner des permis de complaisance, à laisser abattre des bœufs malades pourvu qu’il soit rémunéré en conséquence.
Le chef de canton s’assure des services d’un secrétaire de son choix, et l’on cite le cas de ce fonctionnaire indigène qui avait pris comme secrétaire un forçat, arrivant tout droit du bagne où il venait de « tirer » cinq années de travaux forcés ! On conçoit sans peine à quelles « combinaisons », à quelles exactions pouvait se livrer un pareil personnage !
Nos confrères locaux de la Grande Île s’élèvent avec raison contre cette mentalité.
Les indigènes, dit l’un d’eux, qui acceptent les fonctions de l’État, savent à quoi ils s’engagent : ils sont fixés d’avance sur le montant de leur salaire et sur les charges qui leur incombent. Certes, il en est parmi eux, Dieu merci, qui sont honnêtes et intègres. Mais d’autres le sont moins, voire même pas du tout.
Quelques sanctions sévères serviraient d’exemple à ceux qui seraient tentés d’exploiter leurs administrés.

Épilogue de l’affaire du Cercle de Diégo-Suarez

Nous avions relaté, sans commentaires, le cas de cet officier d’infanterie coloniale de Diégo-Suarez qui, étant aux arrêts, se rendit au Cercle, et refusa de rentrer chez lui.
Nos lecteurs se souviennent que l’on fut même obligé de le faire emmener par un piquet de troupes.
Notre correspondant de Diégo-Suarez nous annonce que le conseil de guerre de cette ville vient de condamner cet officier à la destitution.

Le Courrier colonial


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