(Suite et fin.)
Vieillard débile et impotent !… Mais alors que direz-vous des hommes éminents qui
président aux destinées mêmes de la France, autrement importantes, ce semble,
que celles de Madagascar ? Vous oubliez l’âge des Combes, des Clemenceau,
des Étienne, des Fallières, des Loubet et tant d’autres, tous plus âgés que
lui. M. Poincaré lui-même, qui passe pour un jeune, arrive à l’âge de
M. Picquié. Selon votre manière de voir, il faudrait, – ce sont des vieillards, – fendre l’oreille à toutes ces éminentes
personnalités ?… Ce serait du propre !…
Incapable de remplir la lourde tâche qui lui
incombe…
Par hasard, est-ce nous
habitants de Tamatave, qui avons à nous plaindre de la gestion de M. Picquié ?
Entre bien d’autres
choses, n’est-ce pas à lui que nous devrons la construction du port, dont
M. Augagneur – qu’on élogie maintenant qu’il n’y est plus, – n’avait pas
osé entreprendre même l’étude ?
L’opinion réclame une mesure rigoureuse et
immédiate… Elle est bien pressée
cette opinion !… Au fait !… C’est la même sans doute qui vous avait
forcé à pousser, d’une façon si opportune et si patriotique, en mars dernier,
ce cri fameux : Pas de fêtes pour
M. Picquié ?…
Et dans une population
aussi importante que celle de Tamatave, cette opinion était composée de… quatre
personnalités, que les mauvais plaisants félicitent encore de leur… intrépidité !
À parier, cher et éminent confrère, qu’aujourd’hui, l’opinion que vous invoquez
ne réunit même pas cette majorité des quatre personnalités dont s’agit !…
Avouez que vous n’êtes
pas heureux dans votre campagne contre M. Picquié. Il vous est impossible –
et je vous mets au défi – de préciser un fait, un seul, de mauvaise gestion que vous puissiez relever contre lui,
et donner en pâture à la curiosité maligne de vos lecteurs.
Et alors ? Alors cette
impossibilité où vous êtes fait l’éloge de son administration, et il ne peut
que vous remercier pour votre attitude… qui ne cause de préjudice… qu’à vous
seul !
Pour le surplus, Le Tamatave s’associe sans restriction
aux idées exprimées par un Broussard
dans la lettre que nous publions plus loin.
Le Tamatave
Madagascar il y a 100 ans - Janvier 1913 est disponible :
en version papier (123 pages, 10 € + frais de port)
en version epub (4,99 €).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire