Une figure pittoresque
entre toutes à Madagascar, est celle du marchand de poisson sec.
Pour atteindre le lac
Alaotra, il doit faire quatre grandes journées de marche.
Là, il achètera aux
pêcheurs le poisson qu’il revendra depuis Moramanga, jusqu’à Tananarive.
Cela peut représenter une
moyenne de dix journées de marche.
Quel bénéfice pourra lui
donner cette charge de poisson prise au lac et revendue à la descente de 10 à
12 francs au maximum, ce qui représente un gain de 1 franc par jour,
duquel il doit défalquer sa nourriture journalière.
Mais ce travail lui plaît
et tout est là. Le marchand de poisson sec est l’amateur de vie au grand air.
À ce même homme que dix
jours de fatigues de route n’arrêtent pas, demandez, quand il est vautré sur le
seuil de sa case, de se rendre en forêt pour vous couper d’urgence deux ou
trois pièces de bois. Offrez-lui de lui payer pour cette besogne qui prendra
une demi-journée à peine, le prix de deux journées entières, et vous verrez
s’il daignera même se lever.
Et cependant, le
lendemain matin, regardez votre homme ployant sous le poids de 70 à
80 kilogrammes de poisson.
Demandez-lui de laisser
là son poisson et de prendre une autre charge moitié moindre, en offrant de lui
payer une journée double.
Il vous répondra :
— Pas moyen,
Monsieur, la charge est trop forte !
Voilà toute la mentalité
du Malgache prise sur le vif !
Le Courrier colonial
Pour les Franciscaines Missionnaires
de Marie
On recommande à la
générosité de nos lecteurs les œuvres des Sœurs Franciscaines Missionnaires de
Marie à Madagascar-Centre. On sait que ces religieuses, appelées en 1900 par le
gouvernement français, ont été chassées par M. Augagneur des léproseries
où elles se dévouaient. Aujourd’hui, elles ont ouvert, avec un orphelinat et un
ouvroir très florissant, le seul hôpital catholique de l’île. Mais elles ont
perdu dans le naufrage du Salazie une
partie de leurs ressources. Et elles appellent à l’aide. Écrire à Mme la
supérieure des Sœurs Franciscaines Missionnaires de Marie, à Tananarive.
La Croix
Madagascar il y a 100 ans - Janvier 1913 est disponible :
en version papier (123 pages, 10 € + frais de port)
en version epub (4,99 €).
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