Du cap d’Ambre à
Sainte-Marie, nous ne trouvons que quatre ports actuellement accessibles aux
paquebots : Nossi-Bé, Analalava, Majunga et Tuléar.
Les bateaux des
Messageries maritimes s’arrêtent quelquefois à Maintirano, Morondava et
Ambohibe, mais il est à peine besoin de dire qu’ils mouillent au large, en rade
foraine, et que les communications avec la terre, difficiles par beau temps,
deviennent impossibles par mer houleuse.
Nossi-Bé est situé à plus
de 36 kilomètres de la Grande Terre, c’est dire que les produits
d’exportation de ou pour Madagascar sont grevés de frais supplémentaires de
transport et nécessitent une organisation spéciale et coûteuse pour les colons.
D’autre part, les zones
desservies économiquement par Nossi-Bé ne sont pas encore dotées de
communications vers l’intérieur.
Il en est de même pour
Analalava. Le port est suffisant, mais il n’existe aucune route de pénétration
économique. Si nous longeons la côte entre Majunga et Tuléar, nous voyons qu’il
n’existe pas de port digne de ce nom, ce qui met la riche province de Morondava
dans une situation d’infériorité notoire.
La province de Tuléar est
plus avantagée ; en dehors de son port, qui peut être facilement amélioré,
elle possède quelques voies de pénétration vers l’intérieur du pays.
À première vue, il peut
apparaître que la côte Est est privilégiée au point de vue maritime.
Il faut cependant
constater que d’Andevorante à Fort-Dauphin les ports signalés sont beaucoup
plus des rades foraines que des ports.
Toutes les opérations
commerciales y sont difficiles, sinon impossibles, par gros temps. Mais la
nature a corrigé par ailleurs ce qu’elle offrait là de défectueux. Il existe,
en effet, disposés tout le long de la côte, une série de lagunes, de lacs
intérieurs qui, reliés les uns aux autres, formeront une voie navigable
parallèle à la mer.
La substitution de cette
sorte de voie de communication fluviale à la voie maritime fera disparaître
toutes les difficultés actuelles. Mais il faudrait, en même temps, constituer
le réseau routier de pénétration, qui n’est encore qu’à l’état d’embryon, dans
toue la région Est, en dehors de certaines grandes voies.
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