La question de la
main-d’œuvre continue à être l’objet des doléances des colons de Diégo-Suarez.
Ils insistent sur la
nécessité de lui assurer la stabilité nécessaire en donnant à l’indigène un
livret semblable à celui qui existait autrefois dans la métropole pour les
ouvriers et sur lequel, outre les renseignements déjà en usage, seraient
apposées la photographie et l’empreinte du pouce du titulaire.
L’insuffisance de la
main-d’œuvre dans cette région est telle que le chef du service des Travaux
publics a dû demander pour son service deux cents Antaimoros de la province de
Farafangana.
La Chambre Consultative a
également émis le vœu que l’administration fasse venir de la même province les
bourjanes nécessaires aux administrations. L’excédent serait mis à la
disposition des particuliers qui en manquent toujours.
Malheureusement, les
hautes sphères administratives n’ont pas l’air de s’émouvoir de cette situation
et aucune solution favorable n’intervient.
C’est d’autant plus
fâcheux que la province de Diégo-Suarez ne prend pas, faute de bras, l’essor
économique qu’elle devrait avoir.
Enfin, ajoute notre
correspondant, si on se décide à nous envoyer des travailleurs de Farafangana,
qu’on les embarque à bord du paquebot. Ils pourront ainsi arriver en quelques
jours, tandis qu’ils mettront au moins deux mois pour faire le trajet à
pied !
Les gisements de nickel à Madagascar
Une nouvelle exploitation
semble devoir prendre une grande importance dans la Grande Île, c’est celle du
nickel.
Jusqu’ici, la
Nouvelle-Calédonie a tenu le record de la production de ce minerai.
Or, un gisement de
garniérite, très important, reconnu par une société anglaise, près d’Ambositra,
aurait une teneur moyenne de 1 % de nickel.
Ce gisement, qui peut
être desservi par Mananjary, est situé sur les hauts plateaux à proximité de la
forêt de l’est, près d’une chute d’eau pouvant fournir une force motrice
importante.
Le fret de descente
jusqu’au port serait de 55 francs la tonne, auquel il conviendrait
d’ajouter 12 francs pour frais d’embarquement. Le transport jusqu’à
Marseille ou au Havre coûterait de 40 à 60 francs.
Le Courrier colonial
Madagascar il y a 100 ans - Janvier 1913 est disponible :
en version papier (123 pages, 10 € + frais de port)
en version epub (4,99 €).
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