(Suite.)
En ce qui concerne les
importations de riz, nous ferons des réserves.
La production malgache
n’est pas encore assez forte pour songer à concurrencer les Indes sur la marché
mauricien et, d’autre part, Bourbon a trop besoin des importations de la Grande
Île pour songer à faire part à deux.
Les riz malgaches
tiennent une place infime sur le marché de Maurice, à peine
6 000 roupies par an, alors que l’apport des Indes se chiffre par
près de 10 millions de roupies. La Chine elle-même, cependant handicapée
par la distance, dépasse Madagascar : ses envois annuels se chiffrent par
près de 9 000 roupies. Mais il est certain que le jour où la Grande
Île suffira à la fois à ses propres besoins en riz et à ceux de Bourbon, elle
aura à Maurice un débouché tout trouvé pour sa surproduction.
Elle pourra alors tenter
les chances d’une lutte avec les Indes, aidée qu’elle sera par la différence
sensible du fret. Projet à lointaine échéance, peut-être, mais qui mérite qu’on
y songe dès aujourd’hui.
Les bois peuvent faire
l’objet d’un important chapitre d’affaires entre les deux îles.
Nous ferons remarquer
cependant que les bois malgaches sont assez mal cotés à Maurice. C’est ainsi
qu’en 1912, la Grande Île tenait la tête des importations comme quantité, et ne
venait qu’en quatrième ligne comme valeur.
L’exemple le plus
saisissant est celui-ci. Les bois les plus communs de Norvège atteignaient
36 000 roupies pour 288 mètres cubes livrés alors que
857 mètres cubes de bois malgaches atteignaient péniblement
25 000 roupies.
Il serait donc nécessaire
que les prix de ces bois se relèvent et que les producteurs malgaches
s’organisent pour une lutte sérieuse. Nous aurons l’occasion de revenir sur ce
point, un jour ou l’autre.
On voit donc, sans
autrement insister, que les éléments d’affaires – les possibilités économiques
pour employer le terme à la mode – sont nombreux entre Madagascar et Maurice.
Il n’en est pas de même
pour Bourbon, puisque cette colonie est, à l’égard de la Grande Île, dans la
même situation que Maurice.
Toutes les deux demandent
à Madagascar plus qu’elles ne lui offrent.
(À suivre.)
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