Combien lointaine
l’époque où la déférence et l’hospitalité malgaches pour le vazaha étaient
proclamées dans la Grande Île !
C’est à peine s’il en
reste encore pour les galonnés du Fanjakana,
toujours redouté des pauvres hères à peine sortis de l’ère despotique. Dans la
brousse les Colons se voient systématiquement refuser quelques poignées de riz
nécessaires à leurs porteurs et un maigre poulet pour leur subsistance
personnelle ; et comme nécessité fait loi, force leur est de se saisir
d’autorité, en payant le double de leur valeur, des denrées indispensables.
Voilà qui n’est pas à la
louange des autorités ; aussi M. Picquié a-t-il décidé de remédier à
sa manière à ce triste état de choses et il a trouvé dans ses méditations
profondes un remède inespéré : l’obligation à l’indigène de saluer le Vazaha !
Dans la brousse
lointaine, les villages abandonnés continuent à celer le riz, les poulets
continueront à n’appartenir à personne, les cases pour la nuit continueront à
être introuvables, mais le voyageur sera gratifié de salamalecs : il
crèvera de faim et de froid dans le délire d’une apothéose : Ah ! les
ronds-de-cuir !
Le Progrès de Madagascar
Petite chronique des Lettres
M. Louis Carpeaux
[…], qui a vaillamment parcouru le monde, évoque en un autre volume très
curieux et suggestif : Les Petites
Ramatous, les petites filles malgaches qui animent les paysages désolés de
Madagascar et qui vous charment par leur grâce chaste, leur allure virginale,
leurs grands yeux sombres renfermant toute la profondeur de l’Asie et toute la
malice de la France.
Ph.-Emmanuel Glaser
Le Figaro
Courrier des Colonies
Le Courrier colonial vient de recevoir de Tananarive un câblogramme
l’informant que la cour d’appel de cette colonie a acquitté l’administrateur
Gauthier de la prévention d’usurpation de fonctions et lui a infligé une simple
amende pour violences légères.
M. Gauthier, on s’en
souvient, avait été arrêté et condamné par le tribunal de première instance à
six mois de prison sans sursis, pour sévices graves ayant entraîné la mort
d’indigènes.
Le Matin
Madagascar il y a 100 ans - Janvier 1913 est disponible :
en version papier (123 pages, 10 € + frais de port)
en version epub (4,99 €).
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