Un service
d’avertissement de passage des cyclones au moyen des postes de télégraphie sans
fil est organisé à titre d’essai sur les côtes est, nord-ouest et ouest de
Madagascar.
Jusqu’ici, rien que de
fort bien. Mais lisez la suite : « Ce télégramme sera envoyé à toutes
les heures paires, sauf entre minuit et
six heures du matin. »
Et cela rappelle cette
sombre et récente histoire du navire qui, coulant tout là-bas, près du cercle
arctique, reçut en réponse à ses signaux désespérés un message d’un poste assez
isolé : « Impossible faire partir secours ; bureaux
T. S. F. fermés dans les ports suffisamment outillés pour organiser
aide. N’ouvriront qu’à 6 heures du matin. »
Et le navire acheva de
couler, solitaire…
Serait-il absolument
impossible d’organiser un service de T. S. F. constant ? Sans quoi l’utilité en est bien diminuée, car un
lamentable hasard veut que nombre de catastrophes se passent la nuit.
Pour en revenir à ce qui
concerne la Grande Île, on compte un peu, et avec quelque logique, sur les
commandants des navires à la mer qui pourront « radiotélégraphier »
directement aux postes de la colonie les perturbations d’allure cyclonique
qu’ils rencontreraient, de manière à étendre autant que possible la portée de
ce service d’avertissement.
Mais tout cela ne console
pas les victimes du dernier cyclone, qui n’ont obtenu que de piètres
satisfactions.
Amende collective
Par décision locale du
24 décembre 1913, approuvée par M. le Gouverneur général, une
amende collective de 95 francs, qui sera perçue au profit du budget local,
est infligée au fokonolona du village de Sarodrano (canton de Sitampiky,
secteur d’Ambato, province de Maevatanana), pour négligence grave dans
l’accomplissement de ses devoirs de police et d’ordre public. En cas de non
paiement, la contrainte par corps sera exercée contre les dix-neuf adultes du
village de Sarodrano.
Et l’on viendra nous dire
que M. Albert Picquié n’exige pas l’ordre dans sa colonie ? Allons
donc !… Vous voyez bien qu’il doit être formidablement sévère pour
lui-même, puisqu’il a fait punir de 95 francs d’amende le fokonolona d’un
village de dix-neuf adultes (cent sous par tête !) lorsqu’il néglige les
devoirs de sa charge.
Les Annales coloniales
L'intégrale en un livre numérique (un volume équivalant à 734 pages d'un ouvrage papier), disponible en deux endroits:
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